La Commission européenne se constitue peu à peu dans un climat politique européen préoccupant. Le couple franco-allemand est à la peine tant le président français paraît isolé et affaibli malgré toutes les manœuvres politiques qu’il entreprend, tandis que le chancelier allemand se voit proche de la sortie, après la victoire de l’extrême droite en Thuringe. D'autre part, l’Italie s’affiche de plus en plus sceptique vis-à-vis d'un soutien persistant à l’Ukraine dans ses efforts de guerre. Enfin, les États-Unis s’apprêtent à élire un nouveau président, et il y a fort à parier que Donald Trump n’ouvrirait pas des rapports très cordiaux avec l’Union européenne, et qu'il la placerait face à des enjeux sécuritaires de grande ampleur.
Économiquement, les autorités européennes seront les actrices de premier plan dans les semaines à venir et tout particulièrement le duo Banque centrale et Commission. Il est attendu de la BCE qu’elle commence à infléchir plus sérieusement sa politique monétaire pour permettre à l’économie européenne de retrouver des sentiers de croissance plus soutenus, et de rendre les ajustements budgétaires à venir moins difficiles pour les États par la baisse des taux d’intérêt.
Quant à la Commission, elle va se faire désormais la gardienne scrupuleuse des nouvelles règles budgétaires ; elle doit examiner les trajectoires budgétaires au cours du mois de septembre. Plus encore, elle doit être à même de mettre en œuvre son « pacte de vert européen », et cela dans un cadre défiant, du fait du climatoscepticisme porté par les forces d’extrême droite à l’œuvre sur le continent.
C’est une Commission européenne par temps de tempête qu’il s’agit de constituer, car le triangle institutionnel montre des signes de faiblesse. Le Conseil est composé de gouvernements fragiles comme ceux de la France et de l’Allemagne ; celui d’Italie se lézarde progressivement en raison des tensions qui minent la coalition gouvernementale. L’autorité du Parlement européen, même si le consensus demeure la règle, a été fragilisée par la percée de l’extrême droite. Enfin, la présence d'Ursula von der Leyen pour un second mandat laisse peu d’espoir quant à l’introduction d’une dynamique nouvelle – sa nomination constituant un témoignage accablant du refus des États de laisser une figure forte conduire les affaires européennes.
Lisez la suite et soutenez un média indépendant sans publicité
S’abonnerAccès illimité au site à partir de 1€
Déjà abonné ? Connectez-vous
1 commentaire
Devenez abonné !
Vous souhaitez pouvoir commenter nos articles et échanger avec notre communauté de lecteurs ? Abonnez-vous pour accéder à cette fonctionnalité.
S'abonner