S’il est encore loin d’être réalisé, l’élargissement de l’Union européenne (UE) à l’Ukraine a déjà le mérite de révéler les divisions au sein des États membres, les dérives politiques de la Commission, et les implications économiques et sociales que l’intégration de ce pays au marché européen provoquerait.
Viktor Orbán ne sera pas l’empêcheur d’élargir en rond ! Après avoir crié haut et fort qu’il s’opposerait à l’ouverture des négociations sur l’adhésion de l’Ukraine, le Premier ministre hongrois s’est absenté lors du moment décisif du sommet européen des 14 et 15 décembre dernier.
Cet instant de la politique européenne, qui pourrait devenir tristement historique, a permis à chacun de garder la face. Théoriquement, les traités européens permettent de considérer que l’unanimité, nécessaire pour valider cette décision, peut être obtenue quand un chef d’État est absent. Ce qui permettait en l’occurrence aux 26 autres représentants des États membres de valider une décision qu’ils appellent de leurs vœux.
Quant à Viktor Orbán, il peut continuer de dire qu’il est contre cette décision et qu’il a refusé d’y prendre part. Il n’a en revanche pas cédé sur le nouveau paquet d’aides à l’Ukraine, qu’il acceptera de débloquer uniquement si la Commission verse à la Hongrie la somme de 13 milliards d'euros, retenus pour l’instant pour cause de non-respect de l’État de droit.
Orbán avait pourtant un moment politique à son avantage. Malgré le désaccord avec les 26 autres membres de l’UE, le penser isolé, ou encore en simple marionnette de Vladimir Poutine serait naïf et inexact. En apparence, la Hongrie a perdu son principal allié dans son opposition à la Commission, la Pologne, à la suite des dernières élections nationales. Mais le gouvernement de l'atlantiste Donald Tusk va devoir composer avec une opinion publique très divisée, et une partie de ses travailleurs farouchement opposés à l’ouverture du marché ukrainien à la Pologne, notamment en matière d’agriculture. Dans le même temps, Orbán a gagné deux nouveaux alliés avec la victoire des candidats eurosceptiques en Slovaquie et aux Pays-Bas, même si ces derniers ont encore à former une coalition majoritaire.
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