Centres-villes en déclin : Les commerces se meurent face à l'étalement urbain

Avec près d’un rideau sur dix baissé, la vacance commerciale s’aggrave et touche fortement les centres des villes moyennes. Ce phénomène de dévitalisation est préoccupant, mais doit être étudié sous un angle plus large : celui de l’aménagement du territoire qui fait la part belle aux grandes surfaces et à la déprise agricole.

publié le 22/02/2022 Par Marion Messina
Centres-villes en déclin : Les commerces se meurent face à l'étalement urbain

Elles sont à taille humaine, s’y loger coûte peu cher et elles proposent tous les services, pourtant ces villes présentent des centres déserts et se vident de leurs habitants. D’Arras à Tarbes, de Saint-Nazaire à Montceau-les-Mines, de Pithiviers à Moulins : il semblerait que le territoire national subisse une saignée sévère qui amène à la concentration des richesses et des biens dans les (très) grosses villes (plus de 200 000 habitants) au détriment des villes moyennes, paradoxalement réputées pour leur qualité de vie.

Villeneuve-sur-Lot est un parfait exemple de cette France populaire et investie dans les affaires locales qui s’est résolue à faire ses achats dans les zones commerciales périphériques ou sur internet. Les vitrines vides sont devenues la norme dans un paysage de ville fantôme de western spaghetti. L’ambiance est morose dans cette sous-préfecture du Lot-et-Garonne qui recense 22 000 habitants. Quelques franchises tiennent bon, malgré le sentiment tenace de se trouver dans n’importe quel autre centre-ville de France : Krys, Jacques Dessange, La mie câline… pourtant, ici, même l’indétrônable Yves Rocher a dû s’avouer vaincu.

Jadis ville dynamique et commerçante, Villeneuve-sur-Lot semble se résumer à deux artères un peu animées alors que la ville a pu compter jusqu’à huit boucheries réparties sur l’ensemble de la commune. Cette description pourrait s’appliquer à bien d’autres villes du pays. L’État a décidé d’investir dans ces « territoires » (comprendre : tout ce qui est en dehors des métropoles) pour ralentir un phénomène qui semble infatigable. Et pour cause : la principale cause - des décennies d’étalement urbain et l’essor des grandes zones commerciales périphériques - n’est pas prise en compte.

Lisez la suite et soutenez un média indépendant sans publicité

S’abonner
Accès illimité au site à partir de 1€
Des analyses graphiques pour prendre du recul sur les grands sujets de l’actualité
Des chroniques et des interviews de personnalités publiques trop peu entendues
Des synthèses d’ouvrages dans notre bibliothèque d’autodéfense intellectuelle
Et bien plus encore....

Déjà abonné ? Connectez-vous