Les chiffres sont sans appel : sur ces dix dernières années, ce sont trois fois plus d’intoxications à la cocaïne qui ont été recensées. La cocaïne se banalise en France. En effet, Santé publique France a récemment alerté sur la forte hausse de la consommation et des intoxications, et ce depuis plusieurs années. L’Observatoire français des drogues et des tendances addictives (OFDT) a dénombré 23 335 passages aux urgences en lien avec la cocaïne entre 2010 et 2022, un chiffre qui a donc triplé. Cette hausse de la consommation entraîne évidemment une aggravation des conséquences sanitaires et constitue un véritable problème de santé publique.
Après le cannabis (209 millions de consommateurs à l’échelle mondiale), la cocaïne est le produit illicite le plus consommé au monde, et sa dynamique de diffusion s’est accélérée en l'espace de 20 ans (près de 21,5 millions d’usagers au moins une fois dans l’année, contre 14 millions à la fin des années 1990). Selon le dernier rapport de l’Observatoire français des drogues et tendances addictives (OFDT) paru récemment, plusieurs indicateurs tendent à démontrer que l’usage de la cocaïne s’est largement démocratisé en Europe et en France.
Si l’Hexagone apparaissait comme un pays relativement peu consommateur de cette drogue au début des années 2000, il se situe désormais parmi les États européens qui affichent une nette augmentation de cette consommation. Les tendances quant à son usage s’avèrent en hausse continue parmi les jeunes adultes, et ce de manière plus marquée que dans la plupart des autres pays d’Europe, même si cela reste sans commune mesure avec les plus grands consommateurs, comme le Royaume-Uni ou l’Espagne.
« L’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies table sur 3,5 millions d’usagers de cette drogue dans l’Union européenne en 2020, soit 1,2 % de la population âgée de 15 à 64 ans. »
Des signaux convergents vers une augmentation de la consommation
En Europe comme en France, la diffusion de la cocaïne a globalement augmenté sur ces 20 dernières années. Toutefois, en ce qui concerne les données françaises, les chiffres les plus récents en population générale datent de 2017. Dans l’attente des enquêtes prévues en 2023, ces dernières données disponibles montraient que plus d’un adulte sur vingt parmi les 18-64 ans déclarait avoir déjà expérimenté au moins une fois la cocaïne, soit trois fois plus que 20 ans plus tôt (1,8 % en 2000 contre 5,6 % en 2017).
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