La France vit-elle au-dessus de ses moyens industriels ? La désindustrialisation a fait bondir nos importations de biens au-delà de nos exportations, creusant un déficit abyssal en 2024. Pourtant, la balance des paiements révèle une réalité plus nuancée : des recettes touristiques record, un excédent des services (+57 Md€) et des revenus venus de l’étranger viennent partiellement combler le gouffre. Mais tout cela ne reste qu’un pansement sur une plaie ouverte : pour payer ses importations, le pays s’endette massivement auprès de l’étranger, fragilisant son indépendance économique. Le commerce extérieur de la France n’est donc pas qu’une affaire de marchandises : entre désindustrialisation et dépendance financière, notre enquête dissèque la balance des paiements française pour éclairer ce paradoxe des comptes extérieurs – et les risques qu’il révèle.
1- Un excédent historique du commerce international des services
2- Un déficit élevé du commerce extérieur
3- Un déficit historique de la balance courante
4- Dette publique et déficit commercial
5- La position extérieure de la France s'améliore
Ce qu'il faut retenir
La balance commerciale française a récemment fait l’objet de notre attention, son déficit pour 2024 ayant dépassé la barre – à peine croyable – des 100 milliards d'euros (Md€). Pour bien comprendre les problèmes de paiements qu’un tel gouffre impose, il faut élargir le spectre d’analyse en s’intéressant à la balance des paiements de la France.
Historiquement, les États-nations ont commencé par affirmer leur existence en fixant leurs limites géographiques et donc économiques : pas de frontière = pas d’État. À l’époque où les paiements internationaux se faisaient en or, les économistes des XVIe et XVIIe siècles considéraient qu’une nation s’enrichissait en accumulant les métaux précieux à l’intérieur de ses frontières. Ils se préoccupaient donc bien plus des flux avec l’extérieur que de la production de richesses interne.
La notion de balance des paiements apparaît dès le début du XIXe siècle, plus d’un siècle avant la comptabilité nationale et le PIB. C’est donc le plus ancien document statistique macroéconomique, et il présente l’ensemble des opérations effectuées entre une économie nationale et le reste du monde pendant une période donnée. Il ne mesure pas des stocks, mais uniquement des flux transfrontaliers – flux de marchandises, de services, de revenus et de capitaux – qui affectent le patrimoine des résidents (entreprises et particuliers).
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