La pandémie mondiale de 2020 a provoqué une remontée du chômage des jeunes en Europe, mais ce soubresaut n’a rien à voir avec la catastrophe qu’avait engendré la crise des subprimes. Celle-ci avait propulsé le taux de chômage des jeunes à des niveaux très élevés de manière durable, dans de nombreux pays.
Le taux de chômage des jeunes en Europe est historiquement plus élevé que le taux de chômage de l’ensemble de la population. Mais les crises économiques des quarante dernières années ont encore accentué les difficultés des jeunes à trouver un emploi. Il y a ainsi 2,9 millions de jeunes au chômage dans l’Union européenne en août 2021, soit 17 % de cette population.
En France, le taux de chômage des jeunes était de 15 % en 1983, jusqu’à la récession du début des années 1990, qui a fait grimper ce taux à 23 % au premier trimestre 1997. Entre 2001 et 2013, l’explosion de la bulle internet du début des années 2000, puis la crise des subprimes ont fait passer le taux de chômage des jeunes de 16 % à 27 %, son pic historique. Depuis 2013, le taux de chômage des jeunes en France ne fait que baisser : même la crise du Covid-19 en 2020 n’a pas engendré de rebond significatif de cet indicateur, qui se situe à son plus bas niveau depuis avril 2003.
La Belgique a connu quasiment les mêmes évolutions du taux de chômage des jeunes que la France. La différence principale est que la crise du Covid-19 a eu un effet bien plus négatif sur le chômage des jeunes que dans l’Hexagone : le taux de chômage des jeunes belge est ainsi passé de 13,7 % en septembre 2019 à 19,4 % en juillet 2021.
Les pays de « l’Europe du Sud » ou de « l’Europe de la périphérie » ont été frappés encore plus durement par le chômage des jeunes.
L’Espagne — qui connaissait un taux de chômage des jeunes entre 30 % et 45 % jusqu’en 1999 — avait réussi à le faire baisser à 18 % au dernier trimestre 2007. La crise des subprimes a alors débuté et fait exploser le chômage des jeunes jusqu’à 55 % au deuxième trimestre 2013. Il a ensuite continuellement baissé jusqu’à l’automne 2019, où il s’établissait à 32 %. La crise du Covid-19 l’a fait remonter à 40 % en 2020. Au deuxième trimestre 2021, il s’établit à 36,5 %, encore 4,5 points au-dessus de son niveau d’avant crise.
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