Après 15 ans de laxisme absolu et un début d’incendie inflationniste, les banques centrales ont brutalement débranché leur planche à billets, privant les marchés financiers de leur drogue monétaire. Pire, la plupart se sont mises à diminuer la quantité réelle de monnaie en circulation, ce qui a participé au ralentissement économique. Ce n’est cependant que la conséquence prévisible des lourds errements passés. On vous explique tout.
1- Zone euro : 20 ans d'anomalies monétaires
2- Angleterre : pire que la BCE
3- Japon : le précurseur
4- Chine : mieux qu'en Occident
5- États-Unis : une politique hors norme
Ce qu'il faut retenir
La masse monétaire d’un pays désigne la quantité de monnaie qui y est en circulation. Si la notion de « monnaie » (voir sa définition ici) ne posait guère de problème jusqu’au début du XXe siècle – il s’agissait donc des pièces de monnaie et des billets –, la situation s’est largement compliquée par la suite. Il y a d’abord eu le développement de la bancarisation (la monnaie se trouve désormais principalement dans des comptes en banque), puis de la multiplication des supports d’épargne (livrets, obligations, etc.).
Au fil du temps, les banques centrales ont défini des instruments de mesure de la monnaie, appelés « agrégats monétaires ». Ces différentes « masses monétaires » dépendent en effet de la définition retenue de la monnaie. Il y en a trois principales, qui s’emboitent comme des poupées russes :
- M1 est un agrégat étroit, le plus liquide et le plus facilement mobilisable, qu’on peut qualifier de « monnaie » classique. Il regroupe les pièces et les billets en circulation dans le secteur non bancaire ainsi que les dépôts à vue des clients sur leurs comptes bancaires ;
- M2 est un agrégat intermédiaire ; il est devenu significatif dans les années 1960. Il regroupe M1 ainsi que l’épargne à court terme, soit les comptes sur livrets et les dépôts à court terme (Livrets A, Livret de développement durable, Compte épargne logement) ;
- M3 est l’agrégat le plus large, et donc le moins liquide ; il est devenu significatif dans les années 1980. C’est lui que la BCE considère comme la meilleure mesure de la « masse monétaire ». Il regroupe M2 ainsi que divers placements monétaires, généralement des placements à moyen et long terme (OPCVM, SICAV monétaires).
La quantité de monnaie qui est en circulation joue un rôle très important dans une économie. Problème : le système bancaire est devenu de plus en plus hors de contrôle depuis un quart de siècle, et ce dans la plupart des pays du monde.
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