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Les prix de l’immobilier ont spectaculairement augmenté en 20 ans, rompant avec une progression qui était auparavant bien plus lente, voire stagnante. Cette hausse démesurée des prix - notamment à Paris - a des conséquences très importantes sur le pouvoir d’achat des Français, bien plus que l’inflation de la fameuse « baguette de pain » à l’honneur dans tous les médias. Or, en dépit de ce constat, les ventes de logements n’ont jamais été aussi nombreuses tandis que les ménages n’ont jamais été autant endetté. Comment expliquer ces phénomènes ?
La bulle immobilière des années 2000 a marqué une rupture brutale dans l’évolution historique du marché immobilier français : depuis les années 1960 jusqu’au début des années 2000, les prix de l’immobilier en France augmentaient lentement et de manière régulière. La seule exception fut un pic spéculatif en 1988, qui retomba rapidement.
À partir du début des années 2000, comme dans le monde entier, une bulle immobilière se forme en France avec l’essor du crédit et le développement de la titrisation. De 2000 à 2007, les prix des logements en France et à Paris augmentent de 75 %, avant un arrêt brutal, imputable à la crise des subprimes, qui explique la stagnation des prix depuis 2008.
Or, phénomène étrange, cette tendance ne se vérifie pas à Paris, où la hausse des prix a repris de plus belle après 2008. En effet, dans la capitale, ces derniers ont augmenté de 60 % entre début 2010 et fin 2020 et de 180 % depuis 2000 !
Notons en revanche que depuis janvier 2021, les prix des logements parisiens diminuent pour la première fois depuis le deuxième semestre 2015 : cette baisse a été de 3 % entre janvier 2021 et février 2022. On observe la tendance inverse lorsqu’on considère l’ensemble du territoire : sur la même période, les prix français ont ainsi augmenté de 4 %.
Quelles hypothèses peuvent être soulevées pour comprendre cette inflexion ? Citons par exemple la réaugmentation des taux des crédits, les prix vraiment prohibitifs au sein de la capitale, la fuite de certains ménages vers la France périphérique ou vers d’autres grandes villes françaises (notamment à la suite de la crise sanitaire), etc. Reste à voir si cette dynamique va se poursuivre, ou atteindre le reste de la France.
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