« Nous avons besoin de beaucoup plus de gouvernements conservateurs à nos côtés », a déclaré Giorgia Meloni à l’occasion de la rentrée politique de l'eurodéputée d’extrême droite Marion Maréchal. Depuis son accession au pouvoir en Italie, la Première ministre italienne est devenue la star des extrêmes droites européennes et elle n’hésite pas à prêcher la bonne parole chez ses voisins européens : « Nous devons transmettre le message que nous (les partis conservateurs, ndlr) sommes prêts partout dans le monde à assumer la responsabilité gouvernementale ». Si certains médias qualifient sa politique de « miracle économique », ils mettent sous le tapis une méthode qui consiste à appauvrir davantage les plus précaires au profit des plus aisés. Très souple politiquement, son euroscepticisme s'est vite volatilisé quand il s'est agi d'obtenir les 200 milliards d'euros du plan de relance de Bruxelles. Et confrontée à la réalité des besoins du marché du travail, elle a dû mettre sa promesse de « blocus naval » des côtes nord-africaines aux oubliettes pour accueillir un million d'immigrés.
Quand la gauche européenne chante les louanges de la politique du Premier ministre socialiste espagnol, une partie de l'extrême droite européenne semble avoir trouvé son modèle en la personne de Giorgia Meloni. Si certains médias qualifient sa politique de « miracle économique », ils mettent sous le tapis une méthode qui consiste à appauvrir encore les plus précaires au profit des plus aisés.
Un « miracle économique italien » qui relève un peu du mirage
« Méthode gagnante », « sans-faute », « succès », « redressement spectaculaire », c’est avec une pluie d’éloges que certains médias français saluent la politique de Giorgia Meloni depuis son accession au pouvoir en Italie. Mais ces unes enflammées reposent sur des fondements fragiles.
Deux nouvelles venant de la péninsule italienne ont récemment attiré l’attention. En mai dernier, l’Institut national italien de la statistique (ISTAT) a annoncé une croissance de 0,7 % du produit intérieur brut (PIB) pour 2024, qui confirme le franchissement en 2023 du niveau de PIB d’avant la crise de 2008. Mieux, selon certains, le PIB par habitant de l’Italie serait en passe de rattraper celui de la France, du moins en parité de pouvoir d’achat (bien qu'Eurostat ait annoncé ce rattrapage dès 2022).
Si la quantification exacte de l’écart entre les PIB par habitant de la France et l’Italie est variable selon la mesure utilisée (parité de pouvoir d’achat en €, en $, à prix courants, constants, selon l’OCDE, la Banque mondiale, Eurostat, etc.) la tendance au rapprochement se vérifie pour toutes les mesures. Avec les indicateurs les plus optimistes pour l’Italie, l’écart s’est réduit à quelques pour cent aujourd’hui, voire dixième de pour cent pour Eurostat. Ainsi, le pouvoir d’achat des Italiens a retrouvé, ou retrouvera sous peu, celui des Français.
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