Microsoft, Apple, Google : la lutte contre les monopoles est perdue d'avance ?

La dépendance totale de pans entiers de l’économie mondiale à Microsoft est alors pointée du doigt dans les médias grand public, qui n’ont pas l’habitude de traiter de ce genre de sujet. Un mois plus tard, malgré son coût économique considérable – entre un et cinq milliards de dollars, selon des estimations parcellaires – l’événement est quasiment oublié.

Le coup de la panne

Pourtant, comme le soulignait fin juillet le journaliste Edward Ongweso Jr dans le Guardian, le problème n’est pas simplement d’ordre technique :

« Microsoft est un mastodonte avec un pouvoir considérable sur le marché, dominant les infrastructures d’informatique en nuage à travers l’Europe et les États-Unis. Ce ne sont pas seulement les ordinateurs qui ont été affectés, mais les serveurs, et une multitude d’autres services. […]

La concentration offre les moyens de restructurer les marchés. Les monopoles éjectent d’autres entreprises d’un marché et redéfinissent les termes d’entrée pour les compétiteurs de sorte qu’ils ne représentent plus une menace pour les mastodontes au pouvoir. »

Il est désormais difficile d’imaginer des secteurs économiques sans infrastructure informatique. Or, celle-ci est gérée par quatre ou cinq grandes entreprises qui monopolisent les services et les dispositifs informatiques. Leur omniprésence ne les rend pas seulement indispensables, mais signifie également que leurs vulnérabilités sont contagieuses.

Thibault Prévost, journaliste et chroniqueur pour Arrêt sur Images, rappelle début août, dans un article consacré à la bulle spéculative autour de l’intelligence artificielle :