Pour protéger les investissements et les citoyens chinois, Pékin déploie ses propres sociétés de sécurité qui opèrent dans une zone d'ombre juridique et dont les membres sont d'anciens militaires de l'Armée populaire de libération, des forces spéciales et de la police paramilitaire. En Afrique, la Chine partage ses zones d'influence avec les Russes et surtout les Américains. Ces derniers disposent d'un budget quasi illimité pour exporter la guerre sur le continent africain, en renversant des gouvernements, en soutenant des putschs militaires et en provoquant des crimes de guerre.
La Chine fournit de plus en plus d'équipements militaires et de services de sécurité au continent africain. C'est ce que révèlent les données du Global Development Policy Center qui recense les prêts chinois à l'Afrique pour la période 2000-2020, ainsi qu'un rapport de la Rand Corporation. Le groupe de réflexion américain a publié en décembre une carte qui retrace l'influence militaire de la Chine et de la Russie en Afrique. Selon le South China Morning Post, qui a examiné les deux rapports, Pékin a étendu son influence en matière de défense et de sécurité à l'ensemble de l'Afrique.
Outre la fourniture de divers armements, la Chine a développé un réseau de sociétés militaires et de sécurité privées qui protègent les investissements chinois dans la construction, les infrastructures et l'exploitation minière. Cette présence chinoise pourrait éroder la part de marché de la Russie, l'un des principaux fournisseurs d'armes sur le continent africain et perturber les nombreuses guerres secrètes menées par les Américains, qui interviennent dans plusieurs États africains par le biais de programmes militaires ultra secrets qui n'ont été révélés que récemment.
Les Sociétés Militaires Privées (SMP) chinoises sont apparues pour la première fois en Afrique en 2010 pour protéger les navires chinois des pirates somaliens. Depuis lors, les SMP ont connu une présence croissante. Selon l'analyste Paul Nantulya de l'Africa Center for Strategic Studies (ACSS), au moins neuf sociétés de sécurité chinoises opèrent en Afrique subsaharienne, où des dizaines de projets de la Belt and Road Initiative (BRI) produisent plus de 50 milliards de dollars de recettes chaque année pour les entreprises publiques chinoises.
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