Le géant du transport maritime CMA-CGM est soudainement devenu le champion de France des (super) profits, grâce aux déséquilibres du commerce mondial provoqués par le Covid 19. Avec plus de 40 milliards d’euros de bénéfices engrangés en deux ans, la société marseillaise rachète, à tour de bras et à bas coût, des entreprises stratégiques en difficultés qui lui permettent de maîtriser toute la chaîne de valeur de la livraison. Propulsé à la 5e place des milliardaires les plus riches de l’Hexagone, le discret patron de CMA-CGM, Rodolphe Saadé, ne cache pas « ses bonnes relations » avec le pouvoir ni son « intérêt » pour les médias.
En seulement deux ans, CMA-CGM est devenu le champion de France des (super) profits. Le géant français du transport maritime, jusqu’alors méconnu du grand public, a engrangé en 2021 quelque 18 milliards d’euros de bénéfices, un record absolu pour une entreprise tricolore. C’est plus que le pétrolier TotalEnergies ou le mastodonte du luxe LVMH. Plus encore que les banques Société Générale et BNP Paribas réunies. À lui seul, le troisième armateur mondial a même permis à la France d’afficher une balance des paiements excédentaire !
CMA-CGM en bref :
- Un siège basé à Marseille
- Présent dans plus de 160 pays
- Plus de 400 bureaux et 750 entrepôts
- 160 000 employés dans le monde
- Une flotte de près de 600 navires
- Une flotte de 5 millions de conteneurs
- 420 ports de commerce desservis (sur 521)
- 250 lignes maritimes gérées
Une opulence soudaine qui concerne tout le secteur des porte-conteneurs : du danois Maersk (2e), en passant par l’allemand Hapag-Lloyd (5e), le japonais Ocean Network Express, ou encore le taïwanais Evergreen… Tous ont explosé les compteurs (1), avec des bénéfices en moyenne multipliés par cinq, quand les chiffres d’affaires n’ont augmenté « que » de 50 à 80 %.
À noter
Ces chiffres stratosphériques n’ont aucune commune mesure avec la décennie qui a précédé le Covid-19. CMA-CGM a en effet réalisé en 2021 un bénéfice dix fois supérieur à 2020. Sur la période 2015-2019, le groupe a affiché des gains bien plus faibles (567 M€ en 2015 ; 701 M€ en 2017 et 34 M€ en 2018) voire des déficits (-452 M€ en 2016 ; -229 M€ en 2019).
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