Comment la France a délaissé son industrie

Depuis plusieurs décennies, la France se désindustrialise. Si certains dénoncent la pression fiscale comme cause principale de ce phénomène, il semble qu’il soit aussi le fruit d’une stratégie industrielle erronée.

publié le 14/10/2021 Par Élucid

Continental à Clairoix en 2009, Goodyear à Amiens en 2013, Michelin à La Roche-sur-Yon en 2019, Bridgestone à Béthune en 2020… Les fermetures successives de ces usines de pneumatiques sont une illustration accablante du déclin de l’industrie française. Depuis 1974, selon l’Insee, la France a ainsi perdu 2,5 millions d’emplois industriels. Un rapport de France Stratégie paru en novembre 2020 s’est encore alarmé de ce phénomène désormais bien connu, dont les effets délétères ont été soulignés par la pandémie de Covid-19.

Cette période a permis de constater notre dépendance vis-à-vis de pays producteurs de biens essentiels, et de se rendre compte du danger d’arrêter de produire sur notre territoire. Le rapport souligne que l’industrie ne représente plus que 13,4% du PIB français en 2018, contre quasiment 25% en 1980. Comparativement à ses voisins européens, la France fait donc pâle figure. En effet, la très renommée industrie allemande pèse 25,5% de la richesse nationale, tandis que l’industrie italienne représente 19,7% du PIB et l’industrie espagnole 16,1%.

La guerre des coûts

Pour certains observateurs, le déclin de l’industrie française est lié à ses coûts de production trop importants, en particulier à « l’augmentation du coût du travail indirect contenu dans les consommations intermédiaires des entreprises », avance France Stratégie. Par ailleurs, l’autre spécificité française incriminée est le niveau trop élevé des impôts de production dans le secteur industriel, par rapport à d’autres branches de l’économie.

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