Alors qu’il était déjà sur une pente haussière, le déficit de l’État américain a connu une hausse spectaculaire lors de la crise sanitaire mondiale, et il semble désormais hors de contrôle, du moins sans un sévère plan d’austérité qui aurait de graves conséquences économiques pour le pays et pour le monde. C’est hélas la triste histoire de tout acteur surendetté, qui pense avoir le contrôle de la situation, avant de se rendre compte, un jour, qu’elle lui a totalement échappé. Une telle prise de conscience risque probablement d’arriver aux États-Unis, dont l’hubris, le néolibéralisme et la polarisation politique les ont poussés à abandonner une gestion saine de leurs finances. On vous explique tout.
1- Analyse du budget fédéral américain
2- Une économie dopée au déficit public
3- L'échec du frein législatif à l'endettement
4- Les intérêts de la dette
5- La terreur face aux agences de notation
Ce qu'il faut retenir
Les finances publiques des États-Unis jouent un rôle central dans l’équilibre financier planétaire. Le dollar reste de loin la monnaie la plus utilisée dans les transactions internationales, et les États-Unis connaissent depuis des décennies un gigantesque déficit de leur balance commerciale (plus de 700 milliards de dollars en 2023).
Cela signifie qu’ils financent leur mode de vie en payant avec des dollars qu’ils impriment, et qui s’accumulent à l’étranger. En retour, une partie de ces dollars reviennent dans le pays et servent à acheter de la dette publique américaine, afin d’être placés en sécurité et contre rémunération. Sans la dette publique, ces dollars resteraient à l’étranger et pourraient même financer des pays concurrents. Pour bien comprendre la dette des États-Unis, commençons par analyser le budget public américain.
Un budget fédéral dominé par les dépenses militaires et de Sécurité sociale
Contrairement à une idée reçue, les deux tiers des dépenses du budget fédéral américain sont consacrés à des dépenses de Sécurité sociale, dont environ 25 % pour des dépenses de retraite et 25 % pour des dépenses de santé. Mais comme le budget fédéral ne représente que 25 % du PIB, ces dépenses restent faibles comparées au niveau de dépenses publiques européennes (voir notre analyse des dépenses publiques en France). Et elles ne concernent pas tous les Américains, mais principalement les plus pauvres. Les États-Unis financent une large part de ces dépenses soit par des assurances privées, soit, bien pire, par du reste à charge pour les ménages, ce qui explique l’incroyable nombre de 500 000 Américains ruinés tous les ans par une maladie.
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