Au cœur de la plus grave crise géopolitique de l'histoire de l'après-guerre, le Japon a envoyé des cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) vers l’Europe. L'accord a été annoncé par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, à l'issue d'un appel vidéo avec le Premier ministre japonais Fumio Kishida.
Après les tensions en Ukraine, afin d'empêcher la Russie d'utiliser l'énergie pour exercer des pressions et obtenir des concessions, l'UE entend diversifier ses fournisseurs de gaz. La presse japonaise a qualifié la décision du gouvernement d'« inhabituelle », car le Japon lui-même n'est pas un producteur de GNL et dépend presque entièrement des approvisionnements de pays étrangers, notamment l'Australie ou les États-Unis : pourquoi le Japon est-il en mesure d'obtenir de meilleurs prix sur le gaz australien ou américain ?
Le Japon est le plus grand acheteur de GNL au monde. La valeur en dollars des importations en 2020 a atteint plus de 30 milliards de dollars (3,2 trillions de yens). Selon l’International Trade Administration (USA), le volume d'importation cumulé par le Japon au cours du premier semestre de 2021 est de 38,9 millions de tonnes, soit une augmentation de 6,9 % par rapport à 2020. Les importations sont si importantes que le Japon est désormais capable d'exercer une certaine pression sur les pays producteurs afin d’obtenir des prix plus avantageux en échange d'investissements rentables.
En effet, depuis plusieurs années, les géants énergétiques japonais ont décidé d'investir dans le gaz australien et américain pour le revendre en Asie. Aujourd'hui, avec la crise ukrainienne, de nouveaux marchés européens pourraient s’ouvrir au Japon. La compagnie japonaise JERA (Japan’s Energy For A New Era), la plus grande société de production d'électricité du Japon, a dernièrement acquis une participation de 12,5 % dans le champ gazier de Barossa.
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