Le taux d’intérêt est une notion qui semble obscure à beaucoup. C’est pourtant une des sources importantes de la fortune des plus riches, directement ou indirectement. Depuis une dizaine d’années, les choix politiques de la BCE dans la fixation de ces taux ont conduit à augmenter fortement la valeur des actifs financiers, et donc à augmenter encore plus les gros patrimoines et les inégalités. Pire encore, ils ont aussi eu pour conséquence de créer les conditions d’une crise majeure du logement. On vous explique tout.
1- 2022 : fin d'un cycle de baisse des taux
2- Un système dysfonctionnel sous perfusion
3- La Banque centrale à la manœuvre
4- Le taux intérêt : fondement du capitalisme
5- De la drogue financière gratuite pour l'État
Ce qu'il faut retenir
Bien que fondamental dans le fonctionnement d’une économie, le taux d’intérêt est rarement analysé, et le grand public ne dispose généralement pas des informations nécessaires pour comprendre toutes les implications des décisions politiques qui concernent ce paramètre central.
Le taux d’intérêt est le prix du temps
Commençons par une définition. Le taux d’intérêt est le prix, généralement exprimé en pourcentage, que doivent payer les agents économiques qui empruntent une somme d’argent. Réciproquement, c’est donc aussi la rémunération que reçoivent les agents économiques qui ont prêté une partie de leur argent. Ce taux tient compte de la durée du prêt et de la nature des risques encourus par le prêteur (et donc des garanties offertes par l’emprunteur). Ainsi, un emprunt de 100 € pour un an à 2 % impliquera de rembourser 102 € à la fin de l’emprunt. De la même façon, un placement de 100 € à 2 % permet de récupérer 102 € au bout d’un an.
Les économistes considèrent généralement que le taux d’intérêt, outre le risque de non-remboursement, correspond à la rémunération du prêteur qui renonce à sa préférence pour la liquidité, perdant la disponibilité immédiate de son argent. C’est en quelque sorte le prix du temps.
2022 : fin d’un cycle historique de baisse des taux d’intérêt
Il est important de bien percevoir le formidable mouvement survenu au cours des 30 dernières années : une baisse des taux d’intérêt d’une ampleur et d’un niveau exceptionnel. Partis de 8 % en 1995, ils ont baissé pratiquement sans discontinuer (à part brièvement durant les crises de 2000, 2008 et 2012) jusqu’à atteindre des valeurs nominales négatives en 2019. Cette situation a perduré durant le Covid et a pris fin en 2022 avec le retour d’un niveau élevé d’inflation.
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