Grêle, inondations, canicule, le dérèglement climatique plonge les agriculteurs dans une situation inédite alors que les exploitations françaises sont en moyenne trois fois plus endettées que leurs homologues européennes. Faut-il alors confier aux assureurs privés la gestion des catastrophes environnementales ?
« Si on veut une souveraineté agricole, on va devoir complètement repenser le modèle d’assurance », annonçait le président Emmanuel Macron le 18 mai dernier après un printemps aussi polaire qu’apocalyptique. Certains auront gardé le souvenir des viticulteurs plantant dans leur sol gelé des torches ou des bougies à la paraffine afin de protéger leurs vignes de la cryogénisation.
Les agriculteurs nationaux, déjà en prise avec l’artificialisation des sols, l’explosion du coût des terres arables, les dettes et la charge de travail font désormais face à un nouvel ennemi de taille : les catastrophes naturelles, anciennement accidentelles et désormais structurelles dans un environnement aussi dérégulé que l’économie.
Près d’un agriculteur sur cinq vit sous le seuil de pauvreté et rarissimes sont ceux qui peuvent prétendre avoir de quoi faire face aux aléas climatiques. Pourtant le système d’indemnisation des pertes est à la peine. Le taux de diffusion de l’assurance est encore trop faible et l’exclusion de cultures du régime des calamités agricoles laisse sans réponse des pans entiers de l’agriculture française en cas d’évènement climatique majeur, sans compter l’illisibilité du dispositif. Ainsi, pour les pertes de récoltes, certaines cultures sont éligibles au titre de « calamité agricole » comme l’arboriculture et les prairies, mais d’autres en sont exclues comme la viticulture et les grandes cultures (blé, maïs, colza, soja, betterave, pommes de terre…).
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