L'été 2022 en France et en Europe a été marqué par une série de vagues de chaleur, des records de températures, une forte sécheresse et de larges incendies… Ces conditions météorologiques extrêmes nous surprennent encore aujourd'hui, mais n'est-ce qu'un « avant-goût » de ce qui nous attend ?

publié le 05/10/2022 Par Lucie Touzi
Bilan de l'été 2022 : l'avant-goût d'un futur toujours plus chaud ?

Entre températures records et vagues de chaleur à répétition, l'été 2022 a été l'un des étés les plus chauds jamais enregistrés en Europe. « Nous avons non seulement enregistré des records de températures en août, mais aussi pour l'été. Et le précédent record n'avait qu'un an », assure le programme européen Copernicus dans un communiqué de presse. Ces vagues de chaleur sont de plus en plus précoces, intenses et fréquentes en raison du dérèglement climatique. « Le changement climatique vient accentuer et rend de plus en plus récurrent ce phénomène climatique qui existait déjà », indique Fernando Primo Forgioni, professeur en climatologie à l’Université Nationale de Villa María, en Argentine.

Cet été, en France, nous avons subi trois vagues de chaleur — en juin, juillet et août — avec un total de 33 jours de températures anormalement fortes. Ces vagues de chaleur sont provoquées par la présence d'une goutte froide sur le Portugal et cette dépression a permis de pousser l'air chaud du Maghreb vers la France. « Ce facteur dynamique est à l'origine des vagues de chaleur dites advectives », explique Davide Faranda, climatologue CNRS au Laboratoire des Sciences du Climat et de l'Environnement de l'Institut Pierre Simon Laplace, et expert dans l'attribution des événements météorologiques extrêmes au changement climatique.

Contrairement à ce que l'on pourrait croire et malgré des records de chaleur battus, « l'été 2003 reste le plus chaud jamais mesuré en France, depuis au moins 1900, avec une anomalie de température de +2,7 °C par rapport à la moyenne 1991-2020. L’été 2022 est le deuxième été le plus chaud », indique Météo France sur son site. En effet, pour ceux qui l'ont vécue, il est difficile d'oublier la canicule d'une intensité exceptionnelle qui avait touché la France et l'Europe en août 2003, ayant provoqué la mort de plusieurs milliers de personnes. « En 2003, la vague de chaleur anticyclonique était marquée par l'absence de vent et un effet radiatif de plus en plus important. On parle d'un facteur thermodynamique ou thermique », ajoute Davide Faranda.

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