La surchauffe des océans anéantit la biodiversité et déstabilise le climat

L’océan, notre source d’oxygène et notre principal puits de carbone, est en surchauffe. Cet été, des records de température ont été battus aussi bien sur Terre que dans les océans… Les vagues de chaleur océaniques ont des impacts directs sur les événements climatiques extrêmes et sur la biodiversité marine. Alors, pourquoi les canicules marines représentent-elles une menace pour les océans, mais aussi pour le futur climatique sur terre ?

publié le 06/11/2023 Par Lucie Touzi

Difficile de continuer à nier les effets du réchauffement climatique après les records de chaleur battus en France et dans le monde tout au long de l’été et en ce début d’automne… Il y a un autre réchauffement qu’on ne perçoit pas à l’œil nu et pourtant, il provoque des conséquences en chaîne : celui des océans. « La température moyenne mensuelle des océans est actuellement à son plus haut niveau depuis le début des relevés, avec 27 % de l’océan mondial connaissant une vague de chaleur océanique à partir du 15 août 2023 », indique l’ONU en s’appuyant sur le rapport réalisé par l’OMM, selon lequel la température globale des océans a augmenté d’environ +0.9 °C depuis le début de l’ère préindustrielle.

Il faut rappeler que les océans jouent un rôle déterminant dans la régulation du climat mondial : ce sont de puissants réservoirs thermiques qui absorbent les radiations du soleil et les emmagasinent sous forme de chaleur. Miguel Cifuentes-Jara, auteur principal du rapport spécial du GIEC sur l'océan et la cryosphère, et Directeur principal du Programme « Climat bleu » pour l’ONG Conservation International, explique qu' « environ 90 % de la chaleur excédentaire résultant du phénomène de réchauffement climatique est absorbée de manière différentielle par l'océan ».

D’après le rapport spécial sur l’océan et la cryosphère, d'ici à 2100, les océans vont absorber 2 à 4 fois plus de chaleur que pendant la période allant de 1970 à aujourd'hui, si le réchauffement planétaire est limité à +2 °C, et jusqu'à 5 à 7 fois plus si les émissions sont plus élevées. Et après 7 ans d’absence, le retour du phénomène climatique naturel El Niño, dans le Pacifique Tropical, ne va qu’accentuer la hausse des températures. Florian Sévellec, chargé de Recherche CNRS au Laboratoire d'océanographie physique et spatiale, confirme :

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