Urgence climatique : paniquer les Français est contre-productif

Des incompréhensions dans la lecture du dernier rapport du GIEC, relayées dans les grands médias, ont créé la panique en indiquant qu’il ne nous restait plus que trois ans pour agir afin de conserver « un monde vivable ». Or, ce n’est pas le message véhiculé par les scientifiques : il pourrait être contre-productif et démobiliser une bonne partie de la population. L’urgence climatique est une réalité et la réduction rapide des émissions de gaz à effet de serre est un élément clé pour limiter le réchauffement climatique. Alors, quel avenir pour notre planète ?

publié le 09/06/2022 Par Lucie Touzi
Urgence climatique : paniquer les Français est contre-productif

« Trois ans pour agir », « maintenant ou jamais », « tout ou rien »... Cette vision du futur climatique n'est pas celle transmise par les scientifiques du GIEC dans leur dernier rapport. Il est certes urgent de mettre en place des mesures concrètes pour freiner le réchauffement climatique en réduisant fortement et rapidement les émissions de gaz à effet de serre, mais, selon eux, il n'est jamais trop tard pour agir. « Il faut absolument rester combatif », assure Hervé Le Treut, physicien et climatologue, membre de l'Académie des Sciences et ancien membre du GIEC, tout en posant la question suivante : « Pouvons-nous dire qu'il y a un seuil magique au-delà duquel tout explose ? Non, on ne peut pas dire ça. »

Depuis des dizaines d'années, les scientifiques avertissent le monde entier sur l'urgence d'agir et, aujourd'hui, la situation est telle que, coûte que coûte, nous allons devoir faire face à des impacts négatifs considérables à l'échelle mondiale. L'objectif est de faire en sorte que ces impacts soient les plus faibles possibles pour l'humanité. « À partir de 2014, une barrière a été franchie, celle des émissions de dioxyde de carbone. Nous sommes en route vers une hausse des températures de 2,7 °C à la fin du siècle », indique Luis Tuninetti, professeur de la licence « Environnement et Énergies renouvelables » de l’Université Nationale de Villa Maria (Argentine), membre du Centre d’Études d’Aménagement environnemental du territoire et examinateur externe du dernier rapport du GIEC.

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