Pendant plusieurs décennies, le positionnement géopolitique de l’Arabie saoudite n’a jamais fait de doute : le royaume est un allié de longue date des États-Unis, et par extension, de l’Occident. Mais depuis quelques années, la diplomatie saoudienne traverse un certain nombre de secousses et semble envisager de possibles alternatives stratégiques à cette « relation privilégiée ».
Depuis 1951 et l’entrée en vigueur de l’accord d’assistance mutuelle entre les deux États, l’Arabie saoudite s’est pratiquement toujours alignée sur la ligne fixée par Washington. L’alliance peut sembler contre nature, au vu des différences radicales entre les sociétés et valeurs américaines et saoudiennes, en 1951 ou aujourd’hui. Elle s’explique toutefois facilement par des considérations géostratégiques : l’Arabie saoudite constitue l’un des principaux producteurs de pétrole et dispose de réserves parmi les plus importantes au monde. De plus, le pétrole saoudien est en large majorité très facile à extraire – ce qui implique des coûts de production très réduits.
Les origines de l’alliance remontent aux années 1940. Déjà à l’époque, le potentiel du golfe Persique en termes de production pétrolière est bien identifié, même si l’exploitation n’en est qu’à ses débuts. La production de pétrole mondiale est alors très largement dominée par les États-Unis. En scellant une alliance avec l’Arabie saoudite, qui était appelée à devenir un pays largement exportateur de pétrole au vu de sa faible population, les États-Unis se sont assuré un contrôle sur l’approvisionnement en pétrole mondial. Les stipulations de l’alliance sont connues : en échange de la protection du royaume par les États-Unis, celui-ci garantit un approvisionnement stable en pétrole de l’économie mondiale, un soutien sans faille à la politique étrangère américaine, et enfin, de vendre son pétrole uniquement en dollars.
Pendant très longtemps, les deux États sont restés suffisamment attachés aux avantages liés à cette alliance pour ne pas s’appesantir sur les nombreux points de crispation qui parasitent leurs relations. Les États-Unis ont longtemps fermé les yeux sur les innombrables violations des droits de l’Homme prenant place dans le royaume ou sur le soutien saoudien au terrorisme international. En retour, les autorités saoudiennes ont dû, tant bien que mal, accepter de coopérer avec Israël, et plus largement, de se comporter comme de loyaux alliés d’un Occident avec lequel ils n’ont pratiquement rien en commun.
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