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Cannabis : la France reste figée sur un modèle répressif inefficace

Alors que l’Allemagne veut légaliser de manière contrôlée l’usage récréatif du cannabis dès 2024, à l’image du modèle canadien, la France continue de caricaturer le débat et d’opter pour le statu quo de la prohibition, dont les conséquences sécuritaires et sanitaires sont de plus en plus dramatiques, en particulier pour les jeunes.

publié le 13/03/2023 Par Marine Rabreau
Cannabis : la France reste figée sur un modèle répressif inefficace

Inefficaces. C’est le terme utilisé par le Conseil économique et social (Cese) pour qualifier les politiques publiques françaises sur le cannabis en termes de santé et de sécurité publiques. La répression française – la plus sévère d’Europe après la Hongrie – « mobilise fortement les services de police et de la justice, sans réel effet sur l'ampleur du trafic et du niveau de consommation », ce dernier étant, de loin, le plus élevé du Vieux continent.

18 millions de Français ont déjà consommé au moins une fois du cannabis dans leur vie, selon un rapport de l’Observatoire européen des drogues et des toxicomanies (OFDT) publié en septembre 2021. À titre d’exemple, ce chiffre est de 37,5 % pour l’Espagne et 38,4 % pour le Danemark. Aux Pays-Bas, où le cannabis est en vente libre, le chiffre est de 27,7 %.

La prohibition, en place en France depuis la loi de 1970 ( 1: À cette époque, l’alcool et le tabac sont légion, totalement banalisés. Mais la consommation de drogues illicites est un phénomène nouveau. En 1969, intervient le décès par overdose d’une jeune fille dans une boîte de nuit de Bandol. Sous la pression médiatique, les parlementaires votent cette loi de 1970, renforçant les aspects sanitaires et répressifs des précédentes lois de 1916 et 1953.1 ), annihile tout message de prévention, rappelle le Cese, qui a travaillé pendant un an sur le sujet en allant sur le terrain et en auditionnant juges, syndicats de policiers, médecins, experts et observateurs. Et de trancher pour la « légalisation encadrée » de la substance, dans son avis signé le 24 janvier dernier. Un diagnostic et une proposition déjà établis maintes fois depuis plus de 15 ans. Pour quiconque prend le temps d’étudier le sujet, le dénouement est unanime : un statu quo serait une hypocrisie totale. Car l’échec est total, particulièrement en France.

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