Désunion, tensions et américanisation : dernières nouvelles de Bruxelles

Un tour d’horizon de l’actualité des institutions de l’Union Européenne.

publié le 14/12/2021 Par Éric Juillot
Désunion, Tensions et Américanisation : Dernières nouvelles de Bruxelles

Les semaines écoulées ont été particulièrement fastes pour la Commission européenne, dont les membres – très en forme – ont multiplié déclarations saugrenues et apparitions consternantes.

Une Commission toujours plus américanisée

Helena Dalli, la commissaire à l’égalité, a ouvert le bal en présentant, le 26 octobre dernier, un guide de communication à usage interne destiné à favoriser « l’inclusion » par le langage quotidien. Y sont énumérés toute sorte de mots désormais interdits ainsi que leurs formulations alternatives, dans le but que « chacun soit reconnu [], indépendamment de son sexe, de sa race ou de son origine ethnique, de sa religion ou de ses convictions, de son handicap, de son âge ou de son orientation sexuelle ».

Cette intention, louable a priori, se révèle à l’usage inquiétante : pour traquer dans la prose du quotidien le reliquat d’une horrible domination venue du fond des âges, la Commission légitime une nouvelle forme de police, celle du langage, particulièrement étouffante dans ses modalités concrètes puisqu’elle impose une soumission de tous les instants à la nouvelle norme, que chaque prise de parole doit refléter.

La Commission prend ainsi le risque de se transformer sans y prendre garde en un ministère de la répression du vice et de la promotion de la vertu dont seules quelques dictatures religieuses avaient jusque-là l’apanage. Critiquable dans la forme, son ambition l’est davantage encore sur le fond. Les expressions et usages incriminés – tels que « Mesdames et messieurs », ou le recours spontané et irréfléchi au prénom de l’état civil – sont d’une insignifiance qui pourrait laisser indifférent ; mais engager à leur sujet un combat idéologique au motif que « les détails comptent » montrent qu’en fait, dans le petit monde du « wokisme », seuls les détails comptent puisque, pour le reste, le néolibéralisme régnant pour notre bonheur, il ne saurait être question de le remettre en cause.

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