Présidentielle : la présélection des candidats détruit la démocratie

Les médias de masse et l’industrie sondagière ont progressivement introduit ces dernières décennies une présélection des candidats à l’élection présidentielle, rendant extrêmement difficiles les possibilités d’un changement substantiel de politique. Des mesures simples permettraient de changer la donne.

publié le 02/03/2022 Par Laurent Ottavi
Présidentielle : la présélection des candidats détruit la démocratie

La Ve République n’a pas seulement été vidée de sa substance par des réformes (le quinquennat), l’exercice du pouvoir (la pratique de la cohabitation, le recours très restreint au référendum) ou la perte de la souveraineté populaire et nationale. Elle s’est aussi transformée à cause des profonds changements sociaux survenus ces dernières décennies.

L’élection du Président au suffrage universel instaurée en 1962, soit la rencontre entre un caractère, des circonstances et un peuple, devait, à l’origine, passer outre le pouvoir des partis dont les ambitions et les tactiques faisaient et défaisaient les gouvernements de la IVe République. Si, jusqu’à l’élection d’Emmanuel Macron, le bipartisme RPR/PS puis UMP/PS avait remis « le diable dans le confessionnal » selon l’expression du général De Gaulle, de nouveaux obstacles à l’expression souveraine du peuple sont aussi apparus, en parallèle, avec l’essor d’une société des communications de masse.

Le capital popularité

Les studios de radios et les plateaux de télévision, dont les émissions sont retransmises sur les plateformes de vidéos, ainsi que les colonnes de journaux, sont aujourd’hui un passage obligé pour accéder au fauteuil présidentiel.

Le carriériste de la politique cherche, de longue date, à devenir « un bon client » en se pliant à l’idéologie et, surtout, aux codes médiatiques. Il se fait commentateur des news produites en série par les chaînes d’informations en continu, martèle des slogans et répond du tac au tac aux questions expédiées par le journaliste exigeant un « oui » ou un « non ». Les personnalités les plus impétueuses, surtout lorsqu’elles se retrouvent en position de faiblesse dans la course à la Présidence, s’adonnent volontiers au « buzz » et au « clash » dont les médias font leurs choux gras.

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