Il n’y a pas que pour la population américaine que l’investiture de Donald Trump comme 47e président des États-Unis, le 20 janvier dernier, risque de changer beaucoup de choses. Depuis plusieurs semaines et les premières déclarations de Trump concernant une éventuelle annexion de Gaza, du Canada ou du Groenland, l’Occident est frappé d’effarement face aux propos alarmants du nouveau président et de son entourage, dont la portée géopolitique est potentiellement colossale.

publié le 11/02/2025 Par Paul Fernandez-Mateo

Ceux qui conservaient l’espoir que le retour au pouvoir de Donald Trump ne bouleverserait pas trop l’ordre établi ont bien vite déchanté. Aussitôt après son investiture, le nouveau président, qui avait déjà effectué de nombreuses annonces avant même son arrivée officielle à la Maison-Blanche, a démontré qu’il ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin.

En soi, cette explosion d’activité ne constitue pas vraiment une surprise. La campagne de Donald Trump a été très claire concernant sa volonté de procéder au pas de charge dès son entrée en fonction, et c’est exactement ce que ses électeurs attendaient. Sur des questions aussi variées que l’immigration, l’environnement, les minorités ou encore la réforme de l’administration, les citoyens américains se doutaient que le retour de Donald Trump au pouvoir impliquerait un changement de cap radical.

Ce qui est plus surprenant en revanche, c’est que le nouveau président et son équipe ne semblent pas limiter ces bouleversements à la seule scène intérieure. Quoi qu’on en dise, il est clair depuis maintenant plusieurs décennies que l’alternance n’a généralement pas beaucoup d’impact sur la politique étrangère des États-Unis, dont la teneur actuelle est restée globalement constante depuis les années Clinton et Bush fils. Les rares évolutions en la matière, telles que le pivot du centre de gravité des intérêts américains du Moyen-Orient vers l’Asie-Pacifique, ont tendance à être assez lentes, pour ne pas dire poussives.

À l’évidence, le nouveau président américain a exprimé avec une extrême clarté sa volonté que plus rien ne soit gravé dans le marbre concernant les engagements internationaux de son pays. En à peine quelques semaines, ses déclarations en série ont fait l’effet d’une succession de bombes sur la scène diplomatique. Plus étonnant encore, alors même que certains s’attendaient effectivement à de profonds bouleversements géopolitiques avec le retour de Trump au pouvoir, ce n’est justement pas sur le terrain où il était attendu que le séisme a eu lieu. Loin de décocher toutes ses flèches contre les habituels ennemis des États-Unis, le président Trump, au contraire, a réservé les plus acérées à ses alliés. Et chez ceux-ci, c’est la panique.

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