Impôt européen, prix du gaz, euro : dernières nouvelles de Bruxelles

Après deux décennies de matraquage idéologique perpétuel en faveur de l’euro, de discrédit et d’opprobre jeté sur tous ceux qui en dénonçaient les effets délétères sur l’économie française, la rédaction du Monde est soudain gagnée par un accès de lucidité.

Si l’on peut regretter son caractère tardif, il convient de le saluer pour ce qu’il signifie, à savoir que désormais, c’est le cœur idéologique de la construction européenne qui se fissure ; le quotidien européiste de référence, en écrivant ces quelques mots, impensables encore il y a quelques mois, laisse à la vérité une place que lui interdisaient les croyances religieuses dont l’euro est investi par les élites françaises depuis 1992.

Il y a loin, cependant, de cet aveu à la remise en cause de l’existence même de la monnaie unique. La mystique de pacotille charriée dans ces milieux par le mot « Europe » interdit toute idée de cohérence et de logique, et permet même de s’en dispenser. Il faut donc sauver l’euro en dépit de son caractère néfaste pour notre pays, car la Cause qu’il représente l’emporte sur de plates questions d’intérêt économique national.

Aussi, l’auteure de l’article s’accroche à l’idée qu’une nouvelle génération d’économistes, plus « pragmatique » que la précédente, parviendra à tordre le bras du nouveau chancelier pour obtenir de lui une refonte générale de la politique de la zone euro.

Une telle ambition semble pourtant hors de portée, l’article reconnaissant par ailleurs l’ampleur des critiques dont fait déjà l’objet en Allemagne la politique de la BCE – beaucoup trop accommodante aux yeux de beaucoup – critiques auxquelles s’ajoute un retour de l’inflation (5,2 % sur un mois en novembre) suscitant la crainte et l’appréhension de millions de petits épargnants, hantés par le spectre de la monnaie fondante. Qu’à cela ne tienne ! En dépit du réel et quoi qu’il en coûte, la zone euro doit poursuivre sa fuite en avant…