En Asie, le soutien à Israël est bien plus faible qu'en Occident

Au lendemain du 7 octobre, les alarmes vis-à-vis d’une conflagration à même d’embraser le Moyen-Orient ont fusé de toutes parts. L’Asie n’est pas en reste. Mais à la différence de l’Occident, le Hamas n’est pas systématiquement condamné ; au contraire c’est généralement Israël qui est montré du doigt. Tour d’horizon d’une Asie prenant ses distances avec l’Occident, mais pas trop.

publié le 11/12/2023 Par Jack Thompson

« Ce passeport est valable pour tous les pays à l'exception d'Israël », la mention apposée sur les passeports malaisiens écarte toute ambiguïté. Depuis son indépendance en 1957, la Malaisie où l’islam est majoritaire – 63,5 % de la population — n’a toujours pas établi de liens diplomatiques formels avec Israël. Ici, le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre a été perçu comme une victoire. L’ancien Premier ministre Mahathir a déclaré que les islamistes « n’avaient pas d’autres moyens pour répliquer aux atrocités » israéliennes.

Au parlement, le Premier ministre Anwar Ibrahim s’est montré plus circonspect, ce qui ne l'a pas empêché de dénoncer, le 13 octobre, « l’hypocrisie de l’Occident et des pays européens [...]. Ils ont critiqué sans relâche la Russie pour sa guerre contre l’Ukraine, mais ils laissent des atrocités se perpétuer [à Gaza] ». Évoquant les liens durables entre le Hamas et la Malaisie – leurs membres sont les bienvenus là-bas – le Premier ministre insiste, ces relations « continueront ». Sans surprise, des manifestations pro-palestiniennes rassemblant environ 15 000 personnes se sont multipliées.

Le « en même temps » malaisien

La liste de victimes civiles palestiniennes ne cessant de s’allonger, le Premier ministre s’est joint à la colère populaire. Devant un parterre d’environ 20 000 personnes le 23 octobre, Anwar n’a pas mâché ses mots. « C’est de la folie de permettre que des gens soient massacrés, des bébés tués, des hôpitaux bombardés et des écoles détruites – c’est le summum de la barbarie en ce monde ». Incisif, le Premier ministre a déclaré être critiqué par l’Europe et les États-Unis. Israël ne serait pas en reste, l’État hébreu envisagerait des mesures plus radicales contre la Malaisie… Mais rien n’arrêtera le Premier ministre :

Lisez la suite et soutenez un média indépendant sans publicité

S’abonner
Accès illimité au site à partir de 1€
Des analyses graphiques pour prendre du recul sur les grands sujets de l’actualité
Des chroniques et des interviews de personnalités publiques trop peu entendues
Des synthèses d’ouvrages dans notre bibliothèque d’autodéfense intellectuelle
Et bien plus encore....

Déjà abonné ? Connectez-vous