Mardi 2 décembre, le président américain, Joe Biden, a exercé son pouvoir de grâce présidentielle au bénéfice de son fils, Hunter, poursuivi pour fraude fiscale et détention illégale d’arme à feu. Désormais, les autorités fédérales ne pourront plus le condamner, ni même l’inculper, au titre d’aucun crime ou délit commis sur une période de près de onze ans. Cette décision du président sortant, inattendue et lourde de conséquences, ne peut que faire grincer des dents.
À peine un mois avant son départ définitif de la Maison Blanche, Joe Biden a finalement décidé de tirer profit du peu de temps qu’il lui reste en tant que président des États-Unis pour régler quelques petites affaires personnelles. Son fils, Hunter Biden, peut pousser un énorme soupir de soulagement : alors même qu’il avait pourtant déjà plaidé coupable, il ne sera jamais condamné dans les affaires pour lesquelles il était poursuivi par la justice américaine.
Joe Biden avait pourtant promis à plusieurs reprises qu’il ne gracierait pas son fils, et qu’il laisserait la justice faire son travail. Des promesses qui sonnent d’autant plus faux face au raisonnement avancé par le président pour justifier son revirement. Joe Biden a ainsi estimé que Hunter Biden n’était poursuivi en justice que parce qu’il s’agissait de son fils, considérant les poursuites engagées contre lui comme « sélectives et injustes ». Le mépris du système judiciaire qui sous-tend les propos du président ont suscité une indignation générale aux États-Unis, y compris dans le camp démocrate.
Et l’amertume de son parti à son égard ne risque pas de se dissiper. En effet, face à un Donald Trump régulièrement pris pour cible par le système judiciaire, les démocrates avaient longtemps pu se targuer d'être les grands défenseurs de ce système. La décision du président anéantit la légitimité de cette posture d’exemplarité et expose le parti démocrate aux accusations d’hypocrisie et de partialité dont ses adversaires sont coutumiers. Pire encore, elle alimente un discours de défiance envers la justice, discours de plus en plus prévalent ces dernières années et qui contribue à graduellement éroder ce contre-pouvoir.
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