Depuis l’arrivée au pouvoir de Donald Trump et le retournement américain sur la guerre d’Ukraine, l’Europe panique. C’est dans le contexte du rapprochement entre les États-Unis et la Russie que le 5 mars 2025, Emmanuel Macron s’est adressé solennellement à la nation pour dénoncer la « menace russe » et annoncer une entrée du pays « en économie de guerre ». Jouant la carte de la dramatisation, le Président français a tenté de justifier l’esprit belliciste qui anime plus que jamais les dirigeants européens, dont l’irresponsabilité et l’obstination guerrière posent sérieusement question. Quel est leur véritable projet ? Veulent-ils sérieusement prendre le risque de déclencher une Troisième Guerre mondiale ?

Article Politique
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publié le 11/03/2025 Par François Boulo
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L’invasion de l’Ukraine par la Russie il y a trois ans a constitué un basculement historique : le retour de la guerre sur le sol européen. Après plusieurs décennies de paix et d’insouciance, le tragique de l’Histoire a malheureusement repris ses droits. Et les tout récents événements n’invitent pas forcément à l’optimisme. En trois ans, le conflit a été particulièrement sanglant puisqu’on dénombre des centaines de milliers de soldats tués ou blessés au combat, sans compter les dizaines de milliers de victimes civiles. Cette guerre est destructrice, et l’Ukraine, quoi qu’en disent les analystes de plateaux TV, avait très peu de chance de gagner face à la puissance russe. Elle a déjà payé un très lourd tribut.

La Russie ne menace ni la France ni l’Europe

Lorsqu’il s’agit de la guerre, il faut se méfier des récits qui s’appliquent à diaboliser l’adversaire ; l’approche psychologisante de l’ennemi est rarement l’ami de la vérité. Or, si l’on se fie au discours propagé depuis le début du conflit par les médias occidentaux, Poutine serait le nouveau monstre du XXIsiècle, assoiffé de guerres et décidé à conquérir l’Europe tout entière, voir le monde. Tout le discours belliciste de Macron repose sur l’idée que la Russie constituerait une « menace existentielle pour les Européens ». Il faut le dire nettement : une telle affirmation est mensongère, ou à tout le moins empreinte d’une si grossière exagération qu’elle en perd toute crédibilité.

En septembre 2022, Ursula Von der Leyen affirmait que la Russie en était réduite « à récupérer des puces électroniques sur des lave-vaisselle et des réfrigérateurs pour réparer son matériel, car elle est à court de semi-conducteurs » et ajoutait : « Nos sanctions ont mis l'industrie russe en lambeaux ». Trois ans plus tard, l’armée russe n’a guère avancé que de petits villages en gros hameaux, et elle n’a toujours pas réussi à prendre la grande ville ukrainienne de Kharkiv, pourtant située à seulement 40 km de leur frontière. Mais il faudrait croire que la Russie – confrontée à un effondrement démographique de long terme – s’apprête à envoyer tous ses hommes marcher sur Paris et Berlin ? Cela n’est pas sérieux et c’est d’ailleurs le sens des mots prononcés publiquement par Hervé Morin, ancien ministre de la Défense de 2007 à 2010 sous le quinquennat Sarkozy, au soir de l’allocution du Président de la République : « De là à dire que les Russes sont aux frontières de la France… Ils ne sont même pas capables d’écraser les Ukrainiens, alors considérer qu’ils seraient capables d’écraser tout le bloc occidental, ça n’existe pas cette histoire ».

On peut se contenter d’adopter des postures de condamnation contre la Russie pour avoir déclenché cette guerre en toute illégalité, mais cela n’avancera pas à grand-chose, et certainement pas à l’obtention d’une paix juste, limitant au plus vite les pertes humaines. Il faut en comprendre les raisons si l’on veut se donner une chance d’éviter une escalade plus meurtrière encore et parvenir, à terme, à des relations durablement pacifiées sur le continent européen. Depuis l’origine, la Russie a toujours été très claire : l’Ukraine doit impérativement demeurer un pays neutre. Elle estime, à tort ou à raison, que pour sa propre sécurité, la possibilité d’une entrée de l’Ukraine dans l’OTAN constitue une « menace existentielle », et donc un casus belli. On peut considérer que cette appréciation est erronée, exagérée, ou même condamnable, mais c’est une position sans cesse réaffirmée par la Russie depuis plus de 30 ans ; sauf à faire preuve d’une coupable légèreté, c’est un paramètre qu’on ne peut pas ignorer.

Or, les Occidentaux se sont engagés à intégrer l’Ukraine dans l’OTAN lors du sommet de Bucarest en 2008 (1), position réaffirmée par la suite à plusieurs reprises et notamment lors du sommet de Bruxelles du 14 juin 2021 (2). Macron est donc pris en flagrant délit de mensonge quand il affirme le 6 mars 2025, à l’occasion du sommet européen extraordinaire, que « lorsque des propositions sont venues par exemple pour étendre l’OTAN [à l’Ukraine], c’est la France et l’Allemagne qui l’ont rejeté en 2008 à Bucarest. Et ça n’a plus ensuite été ré-envisagé. Est-ce que ces dernières années, il y avait une forme de pression, de tension, de projet comme j’entends parfois d’extension qui aurait justifié une réaction russe ? C’est faux, ceci est un conte »…

Au-delà de l’existence ou non de la fameuse promesse de ne pas étendre l’OTAN aux pays de l’Est, que les États-Unis auraient oralement consentis lors de la chute du bloc soviétique en 1990, la question essentielle à se poser pour les Occidentaux a toujours été la suivante : l’exigence russe d’une neutralité de l’Ukraine est-elle légitime et raisonnable ? Du point de vue de la Russie, on peut comprendre qu’elle ne souhaite pas voir installer à ses frontières des bases militaires américaines et des missiles menaçant directement son territoire. Les États-Unis ne l’avaient pas accepté lors de la crise des missiles soviétiques de Cuba en 1962 ; pourquoi en irait-il différemment de la Russie ? Du côté des intérêts des pays de l’Union européenne et de leur sécurité, aucun argument sérieux n’a jamais été avancé pour justifier l’entrée de l’Ukraine dans l’OTAN – qui n’est pas non plus membre de l’UE –, si ce n’est une posture moraliste consistant à invoquer la liberté du peuple ukrainien à choisir pour lui-même.

Quel coût représentait concrètement pour les Occidentaux le fait de maintenir l’Ukraine sous un statut de neutralité ? N’était-ce pas là un préalable nécessaire pour imposer en contrepartie des garanties de sécurité à la Russie et, en cas de violation d’un tel accord, pouvoir établir alors avec certitude ses intentions impérialistes ? Ne sommes-nous pas conditionnés par une forme de réflexe paranoïaque hérité de la Guerre froide ? Là est le péché originel des Européens. Car il ne faut pas oublier que cette fameuse « Organisation du Traité de l'Atlantique Nord » a été créée dès 1949 avec l’objectif revendiqué de constituer une alliance idéologique et militaire contre le bloc soviétique, dont la Russie demeure toujours à ce jour l’incarnation.

Le retournement américain : Trump trahit l’Ukraine et les dirigeants européens

Même s’ils restent la première puissance mondiale, les États-Unis sont depuis quelques années en perte de vitesse, et c’est pourquoi ils sont plus que jamais soucieux de maintenir leur domination. Comme l’a rappelé Emmanuel Todd dans son dernier ouvrage La défaite de l’Occident, l’un des objectifs stratégiques américains, selon les doctrines défendues par Zbigniew Brzezinski et Henry Kissinger, a toujours été de rompre le lien économique privilégié entre la Russie et l’Europe pour éviter la constitution d’une alliance susceptible de contester leur hégémonie.

De fait, le Pentagone a défié Moscou en promettant d’intégrer l’Ukraine à l’OTAN et, en l’état actuel, la guerre déclenchée par la Russie a été plutôt profitable aux américains. Ils ont atteint leur objectif de détacher durablement la Russie de l’Europe, contraignant les pays européens à augmenter considérablement leurs importations en gaz de schiste américain. Certes, la résistance ukrainienne n’a été rendue possible que par un soutien financier et militaire occidental relativement onéreux, mais en menant une guerre par proxy, les États-Unis se sont épargné les pertes humaines et ont limité leurs coûts comparés à un affrontement direct.

Et depuis qu’il était acquis que les Ukrainiens étaient dans l’incapacité de reconquérir les territoires perdus au profit de la Russie, il fallait s’attendre à un possible revirement des Américains qui n’avaient plus rien à gagner en entretenant la guerre. C’est pourquoi, à peine élu, Donald Trump n’a pas tardé à faire prendre à son pays un virage à 180 degrés en qualifiant le Président ukrainien de « dictateur », en suspendant les aides militaires à l’Ukraine, et en négociant directement un accord de paix avec la Russie dans le dos des Européens. Le plan est le suivant : d’un côté, les Américains récupèreraient les terres rares et riches en minerais de l’Ukraine – au prétexte d’un remboursement de l’aide militaire et financière apportée depuis trois ans – et, de l’autre, la Russie conserverait les territoires conquis.

Autrement dit, après avoir tout fait pour provoquer le conflit, les États-Unis tentent d’y mettre fin à leur avantage en trahissant leurs alliés du Vieux Continent. C’est d’un cynisme sans nom, mais c’est la brutale réalité des rapports de force internationaux. Les États puissants seront toujours animés au premier plan par la défense de leurs intérêts économiques et militaires. Il n’y a bien que l’Europe pour mettre la lutte idéologique contre « la montée de l’autoritarisme » au sommet de sa hiérarchie de priorités, au détriment de ses propres citoyens, et à la faveur d’une escalade belliciste dont on ne voit pas l’issue.

Pendant ce temps-là, l’Ukraine se retrouve dans le rôle du martyr, sacrifié sur l’autel des intérêts géostratégiques des deux superpuissances nucléaires. Quant aux dirigeants européens, ils apparaissent comme les dindons de la farce. Incapables de faire preuve d’un minimum de réalisme politique, ils ont docilement suivi les instructions de leur « ami » étasunien en participant avec zèle aux actions que la Russie a prises pour des provocations. Et maintenant que l’allié historique a retourné sa veste, ils se retrouvent au pied du mur. Comme le disait en son temps le Général de Gaulle, « Les États n’ont pas d’amis, ils n’ont que des intérêts ». On aurait apprécié que les dirigeants européens, déjà honteusement pillés par la guerre économique étasunienne, aient la lucidité de s’en rendre compte.

L’Europe sombre dans un bellicisme irresponsable

Pour les dirigeants européens, la volte-face américaine a produit une onde de choc d’une brutalité inouïe. Après avoir dépeint pendant des années Vladimir Poutine comme un tyran ivre de pouvoir au moyen d’une propagande médiatique d’une rare partialité, il est difficile d’assumer auprès des peuples européens que l’allié d’outre-Atlantique a décidé de faire la paix avec l’ennemi juré ! L’élite européenne, humiliée, paie aujourd’hui le prix de ses mensonges, et ne sait plus quoi faire pour sauver la face, si ce n’est se vautrer dans une rhétorique va-t-en-guerre particulièrement inquiétante.

Rien de ce qui avait été annoncé ne s’est produit. On se souvient des déclarations de Bruno Le Maire, alors ministre de l’Économie, qui assurait que les mesures de coercition économiques contre la Russie – pas moins de 16 paquets de sanctions ont été adoptés ! – provoqueraient son « effondrement »… On a en mémoire la contre-offensive menée par les Ukrainiens à l’été 2023 qui était censée totalement inverser le rapport de force… En définitive, si l’accord de paix en cours de discussion entre les deux puissances russes et américaines devait aboutir, l’Ukraine serait très largement perdante par rapport aux conditions bien plus favorables que la Russie était prête à accepter en avril 2022. La classe dirigeante européenne s’est trompée sur toute la ligne, et elle n’entend manifestement pas reconnaître ses erreurs. Toutefois, leur incompétence et leur incapacité à assumer leur responsabilité face aux opinions publiques ne sont pas les seules explications.

Alors que la construction européenne patinait depuis des années en raison notamment de la réticence des peuples à approfondir le processus vers une forme de fédéralisme antidémocratique, la guerre en Ukraine a été perçue comme une formidable opportunité de la relancer. Il est toujours plus facile d’imposer des sacrifices aux peuples quand on peut les justifier par une menace provenant de l’extérieur ; la peur est une des armes principales de manipulation des masses. C’est pourquoi la Russie doit impérativement demeurer un ennemi à abattre. La paix qui se dessine sous l’égide des États-Unis et dans l’intérêt de ces derniers est vue comme un péril insoutenable pour les dirigeants européens. C’est ce qui explique sans doute leur soudaine obsession pour un réarmement massif de l’Europe ! Ces gens-là sont déterminés à ce que la guerre se poursuive pour continuer à faire avancer leur agenda politique : plus de fédéralisme européen et plus de démantèlement des systèmes sociaux au profit des marchés financiers.

L’esprit belliciste qui s’est emparé des pays membres de l’Union européenne est tel qu’ils viennent de se mettre d’accord pour exclure les dépenses militaires du champ d’appréciation de la limite des déficits publics. Depuis près de 30 ans, les dirigeants politiques européens auront brandi la règle des 3 % de déficit comme une règle intangible pour imposer les pires politiques austéritaires aux peuples – on pense en particulier au calvaire vécu par les Grecs –, mais ils s’empressent de la ranger dans un tiroir quand cela les arrange. Le message est limpide : l’Europe a de l’argent pour les industries d’armement – 800 milliards d’euros sur quatre ans –, mais pas pour les retraites et les salaires ! Hier, on disait « L’Europe, c’est la paix ! » ; aujourd’hui, l’Europe, c’est la guerre !

Tout cela est irresponsable. L’Histoire a démontré qu’il fallait à tout prix éviter les logiques d’engrenage dont le mouvement échappe à ses initiateurs et accouche d’événements dramatiques. Plutôt que de jouer la surenchère guerrière, les Européens devraient participer au processus de paix initié par les États-Unis, même si le rapport de force actuel est immensément défavorable à l’Ukraine. Aussi injuste que cela puisse paraître, il faut acter qu’il ne se renversera pas ; l’Occident a perdu contre la Russie avec les États-Unis, l’Europe ne pourra pas gagner seule sans eux. C’est terrible pour l’Ukraine, mais nier la réalité ne peut qu’aboutir à une catastrophe plus grande encore. Il vaut mieux arrêter le massacre maintenant plutôt que de s’obstiner en prenant le risque de déclencher une Troisième Guerre mondiale.

Les longues années de prospérité sur le territoire européen nous font oublier le sens premier de « la paix ». À l’issue d’un conflit ouvert, qui a irréversiblement occasionné des pertes humaines et matérielles, il ne peut y avoir une pleine réparation des préjudices emportés par la guerre. La paix est fondamentalement un processus de compromis. Elle impose d’accepter l’injustice et l’humiliation ressentie par tous les acteurs impliqués, au profit de la cessation des hostilités. Il s’agit de lutter contre un biais d’engagement incoercible, qui ne conduit qu’à l’anéantissement des populations impliquées. Cela requiert une intelligence diplomatique et stratégique, dont nos dirigeants semblent incapables à ce jour. Or, il serait bon de rappeler que l’autodestruction causée par la guerre, à défaut de bénéficier aux belligérants, présente une opportunité formidable pour les acteurs externes de la scène internationale. À ce titre, la Chine et plus généralement les BRICS se frottent les mains. Ironiquement, en pensant défendre leur hégémonie et leur morale, les Européens consentent à enterrer leur puissance au profit d’États aux cultures bien moins libérales que les nôtres.

Macron continue de sacrifier les intérêts de la France et des Français

Loin de freiner les velléités belliqueuses de l’Europe, Emmanuel Macron en est l’un des principaux instigateurs, en proposant en particulier de partager la dissuasion nucléaire française avec l’ensemble des pays de l’Union européenne. Il faut être totalement inconscient pour envisager de prendre une décision aussi engageante et sensible pour la sécurité des Français sans qu’un débat démocratique ait préalablement eu lieu. Surtout, la simple évocation de l’extension du parapluie nucléaire constitue un signal particulièrement menaçant à l’encontre de la Russie, ce que Sergueï Lavrov, ministre des Affaires étrangères russes, a d’ores et déjà dénoncé. Cette initiative inconsidérée du Président français participe d’une logique d’escalade pour le moins préoccupante, mais tout à fait conforme à son état d’esprit belliciste : « Notre génération ne touchera plus les dividendes de la paix ». À force d’inventer une « menace russe » qui n’existe pas pour la France, on prend le risque que cela se transforme, à terme, en prophétie autoréalisatrice…

Tout aussi inconsidérée est la volonté affichée de porter le budget des dépenses militaires de 2,1 % à 5 % du PIB à l’horizon 2030. C’est considérable ! Même en pleine Guerre froide, ça n’aurait pas été envisagé. Et ne comptez pas sur Macron pour mettre à contribution les plus riches, car voici ce qu’il a déclaré lors de son allocution du 5 mars :

« Compte tenu de l’évolution des menaces […], nous aurons à faire de nouveaux choix budgétaires et des investissements supplémentaires qui sont désormais devenus indispensables. […] Ce seront de nouveaux investissements qui exigent de mobiliser des financements privés, mais aussi des financements publics, sans que les impôts soient augmentés. Pour cela, il faudra des réformes, des choix, du courage. »

Plus de dépenses militaires, autant de recettes, moins de déficits : l’objectif est clair, sabrer encore dans les services publics du pays et poursuivre la destruction de notre modèle social. Moins d’enseignement, moins d’infirmiers, moins de policiers, moins de juges, baisse des pensions de retraite, déremboursement des médicaments et des arrêts maladie, etc. Déjà dans le Financial Times, on peut découvrir la manière dont les marchés financiers appréhendent cette décision : « L’Europe doit réduire son État-providence pour bâtir un État de guerre. Il est impossible de défendre le continent sans réduire les dépenses sociales ».

Comme pour l’URSS peu avant sa chute, la réalité pourrait bien reprendre le dessus, et peut-être plus vite que l’on pense. En effet, l’agence de notation Standard & Poor’s a annoncé fin février qu’elle revoyait la perspective d’évolution de la notation de la France à « négative », prélude à une prochaine dégradation. L’idée de générer des dépenses en plus non comptabilisées ne risque pas de rassurer les prêteurs…

En définitive, l’Union européenne, avec la France comme force motrice, poursuit sa fuite en avant : autoritarisme renforcé, déni démocratique, mépris des besoins basiques de la population au bénéfice de dépenses militaires pour faire face à des menaces imaginaires, restriction approfondie de la liberté d’expression et d’information, acharnement contre tout dissident, tripatouillages comptables des chiffres publics pour tenter de créer une réalité alternative, etc. Il y a déjà un siècle, en 1922, Anatole France lançait dans l’Humanité : « On croit mourir pour la patrie, on meurt pour des industriels ». C’est toujours aussi vrai, et c’est pourquoi on n’a jamais autant eu besoin de voix indépendantes pour défendre le parti de la Paix.

Notes

(1) Dossier OTAN - Relations avec l’Ukraine : « Aspirations de l’Ukraine à une adhésion à l’OTAN. En réponse aux aspirations de l’Ukraine à l’adhésion, les Alliés ont décidé, au sommet de Bucarest de 2008, que le pays deviendrait membre de l’OTAN. (…) En juin 2017, le Parlement ukrainien a adopté une loi en vertu de laquelle l’adhésion à l’OTAN est redevenue un objectif stratégique de la politique étrangère et de sécurité du pays. L’amendement qui inscrit cet objectif dans la constitution ukrainienne est entré en vigueur en 2019. En septembre 2020, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a approuvé la nouvelle stratégie de sécurité nationale de l’Ukraine, prévoyant de développer le Partenariat spécifique OTANUkraine en vue de l’adhésion du pays à l’Organisation. » - Archives OTAN

(2) Communiqué du sommet de Bruxelles publié par les chefs d’État et de gouvernement participant à la réunion du Conseil de l’Atlantique Nord tenue à Bruxelles le 14 juin 2021 : « Nous réitérons la décision prise en 2008 au sommet de Bucarest concernant l’Ukraine, à savoir que ce pays deviendra membre de l'Alliance (…). » - Archives OTAN

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