L'opération Barkhane nous montre à quel point l'accumulation de succès tactiques ne garantissent en rien une victoire stratégique.
L’opération Barkhane a été lancée par l’armée française en août 2014 pour prendre la suite de l’opération Serval qui, en 2013, avait permis à la France, épaulée par des contingents tchadiens et maliens, de reprendre les villes maliennes du nord conquises peu de temps auparavant par les milices djihadistes, en éliminant des centaines de combattants issus de leurs rangs.
Plutôt que de s’en tenir à cette intervention victorieuse, Paris estima alors que son devoir consistait à s’inscrire dans la durée, aux côtés d’alliés locaux et européens, pour garantir la stabilité des États sahéliens et contenir au plus bas niveau possible la menace djihadiste.
D’incontestables succès militaires
Force est de constater qu’au cours des années suivantes, ce double objectif a été atteint. Avec un volume de force limité – les effectifs de Barkhane n’ont jamais dépassé 5500 soldats – et une empreinte au sol limitée à quelques bases, les militaires français ont toujours surclassé tactiquement leurs ennemis, leur infligeant des pertes sans commune mesure avec celles qu’ils subirent en retour : quelques milliers de tués dans les rangs djihadistes, 58 (dont 53 au combat) dans les rangs de l’armée française.
Jamais, dans ces conditions, les djihadistes n’ont été en mesure d’asseoir à nouveau leur domination sur une quelconque emprise territoriale. Les nombreuses opérations menées par les militaires de Barkhane ont porté l’insécurité pour les djihadistes jusque dans les zones les plus reculées du Mali ou du Niger, où ils auraient souhaité établir des sanctuaires. À l’abri du bouclier français, les États sahéliens ont pu préserver aussi bien leurs institutions que leur intégrité territoriale.
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