Face aux tensions croissantes à la frontière entre le Kosovo et la Serbie, l'OTAN se dit prête à intervenir sur ordre du Conseil de sécurité des Nations unies. Des véhicules de la Force de l'OTAN au Kosovo (KFOR) sont désormais déployés dans le nord du pays, mais des troupes supplémentaires pourraient être rapidement déployées dans l'éventualité d'une escalade militaire. Un avertissement à ceux qui voudraient faire tomber la région dans un conflit territorial ou une dangereuse provocation dans la poudrière des Balkans ?
L'OTAN est prête à intervenir dans le nord du Kosovo avec sa mission de la « Force de paix au Kosovo » (KFOR) face aux tensions croissantes entre Pristina et Belgrade, qui ont éclaté à cause d'une loi interdisant les documents d'identité et les plaques d'immatriculation serbes au Kosovo. Les tensions entre les deux pays sont profondément enracinées, le Kosovo étant une ancienne province serbe.
Entre 1998 et 1999, une guerre s'est déroulée entre l'armée yougoslave, contrôlée par les Serbes, et les rebelles kosovars albanais, qui voulaient prendre leur indépendance. Le conflit a pris fin après l'intervention de l'OTAN, qui a illégalement bombardé la Serbie (sans l'approbation du Conseil de sécurité des Nations unies) et contraint ses forces à se retirer du territoire du Kosovo (1). En 2008, le Kosovo a déclaré son indépendance vis-à-vis de la Serbie, ce qui a été reconnu par les États-Unis et une partie de l'Union européenne, mais pas par les Serbes et leurs alliés, comme la Russie et la Chine.
Le 31 juillet dernier, des barricades ont été érigées et des coups de feu ont été tirés à la frontière entre le Kosovo et la Serbie, signe d’un regain de tensions entre les deux anciens territoires ennemis. Quelques jours après, le Premier ministre du Kosovo Albin Kurti a déclaré que son pays était prêt à faire face à une éventuelle attaque de la Serbie, en raison de l’aggravation des tensions avec la minorité serbe, qui pourrait déboucher sur un nouveau conflit armé.
En réaction, le commandant régional de la Force de l'OTAN au Kosovo (KFOR), le colonel Christopher Samulski, a laissé entendre que des troupes supplémentaires pourraient être envoyées prochainement dans l'éventualité d'une escalade militaire. Selon l'agence Reuters, des soldats, dont les First Fusiliers de l'armée britannique, ont été envoyés « dans le cadre de la planification normale des contingences ». Samulski n'a pas précisé combien de réservistes étaient envoyés au front, mais il a indiqué qu'il s'agissait d'une unité de la « taille d'un bataillon », un bataillon étant généralement composé de 500 à 1 000 hommes.
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