Qui n’a jamais rêvé d’un nouveau livre de responsable politique clamant sa vertu et énumérant une foule d’anecdotes plus insignifiantes les unes que les autres, le tout dans un style plus plat que celui d’Olivier Véran ? Grâce à Yaël Braun-Pivet (À ma place, Buchet-Chastel, 22 euros), le rêve devient enfin réalité.

« Je sais que le pays est en tension, que l'abstention a atteint des sommets au 1er tour », écrit la présidente de l’Assemblée nationale au début de son livre, plus que jamais déterminée à combattre ce mal à la racine. Celle qui se targue de bien connaître les Français sait pertinemment que ce qui leur manque le plus, c’est le énième livre d’un politique qui leur explique à quel point il fait bien son travail.
Et pour ce faire, quoi de mieux que de livrer aux lecteurs tous ses secrets ? Peu avare de révélations, Yaël Braun-Pivet a décidé de ne rien leur cacher, ni sa manie « gardée du Japon », d’être « tout le temps pieds nus », ni sa visite « au marché de Rungis fin 2024, au rayon boucherie à 4h du matin, à l'atelier désossage des carcasses », ni le lieu de ses courses du samedi (au Carrefour de Montesson, ndlr). N’hésitez pas à aller y pousser votre caddie un week-end, vous aurez peut-être l’immense chance de la croiser.
Une lecture attentive de son œuvre nous permet également de reconstituer le menu des anniversaires chez les Braun-Pivet : boulettes, spaetzles et gâteau maison. Tout ceci est déjà passionnant, mais ce n’est pas tout puisqu’on a droit aussi à la liste des députés avec lesquels elle échange sur « la fin de vie » ou à la mention de son coup de téléphone à son amie Agnès Firmin Le Bodo. Espérons que le lecteur saura apprécier le privilège d’être ainsi mis dans la confidence d’un des plus hauts personnages de l’État.
Yaël nous révèle même le contenu de certains messages du président, comme celui-ci, après son élection à la présidence de l’Assemblée : « Oserais-je te dire que je m'en réjouis, car t'avoir au perchoir pour moi est une chance ». On regrette simplement qu'il n'ait pas ajouté : « Championne, ma sœur ! ».
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