Il n’y a « pas d’argent magique » pour l’école, pour la justice, les hôpitaux ou le climat. Apparemment, ce ne sont pas des causes suffisantes. En revanche, l’argent magique a existé pour renflouer les plus grosses banques nationales, interdépendantes et irresponsables collectivement, après la crise des subprimes de 2008. Il a aussi existé pour colmater les trous économiques béants des confinements et inonder les industriels pharmaceutiques lors de la crise Covid. L’Europe a mobilisé 750 milliards d’euros ! Cette fois-ci, il s’agit du plan « ReArm Europe », annoncé par Ursula von der Leyen en misérable héroïne de l’escalade militaire, sans AUCUNE concertation avec les États membres ni l’OTAN. Un bazooka financier de 800 milliards d’euros pour la défense européenne, pour faire face « au danger clair et immédiat » incarné par la Russie. De l’endettement, de l’endettement et encore de l’endettement… Mais comment est-ce possible, alors que certains États membres – dont la France – n’ont plus aucune marge de manœuvre financière, et que la BCE ne peut plus être en mode pied sur le plancher du Quantitative Easing, en raison du retour de l’inflation dans le paysage économique mondial ? Comment faire ? C'est très simple : il suffit de défoncer toutes les règles historiques de l’Union européenne !

Il y a déjà cinq années, Jupiter nous enjoignait à « s’unir », « combattre », « se mobiliser » et « se hisser individuellement et collectivement à la hauteur du moment » pour faire face à une « guerre » contre… un virus, et cela « quoi qu’il en coûte ». Puis en 2024, à court de grande cause nationale pour susciter l’unité – ou plutôt la soumission –, Macron invoquait « le tabou du siècle », à savoir la hausse de l’infertilité, et appelait à un « réarmement démographique », pour le bien de la patrie, toujours sur fond de sémantique martiale, cette fois-ci teintée d’asservissement nataliste des femmes. Un flop total : un an plus tard, il ne s’est rien passé.
Mais alors, comment exister ? Comment effrayer pour rassembler ? En parlant de vraie guerre ! Après trois années pleines de conflit russo-ukrainien sur fond de violation des accords de Minsk, voilà soudainement que la Russie est devenue « une menace, pour la France et pour l’Europe » d'après notre Churchill 2.0 bien à la peine. « Qui peut donc croire que la Russie d'aujourd’hui s'arrêtera à l'Ukraine ? La menace russe est là. Nous rentrons dans une nouvelle ère », a-t-il dramatisé avec son ton pseudo-solennel qui a perdu toute sa crédibilité ; et dans une rhétorique de la peur, pour mieux justifier sa mission de construire une Europe encore plus fédérée – et satisfaire les globalistes de Davos.
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