À la surprise générale, après quelques hésitations et rodomontades de part et d’autre, les discussions entre Washington et Téhéran ont repris, dans le courant du mois d’avril. Le simple retour des diplomates de ces deux États autour d’une même table tient de l’exploit, à tel point qu’il convient de s’interroger sur ce qui a permis le succès de cette initiative. Encore faut-il, cela dit, qu’elle aboutisse à un résultat concret.

Bien peu d’observateurs auraient prédit une telle évolution, encore moins depuis janvier et le retour de Donald Trump aux affaires à Washington. En effet, les relations entre l’Iran et les États-Unis sont traditionnellement exécrables depuis l’instauration de la République islamique à Téhéran en 1979. Elles sont même encore pires avec Donald Trump, depuis sa décision de proclamer le retrait des États-Unis de l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien, le 8 mai 2018, imposant une nouvelle vague de sanctions à l'encontre de l'Iran.
Le point de non-retour semblait avoir été atteint le 3 janvier 2020, lorsque Donald Trump a ordonné une frappe aérienne sur l’aéroport de Bagdad, en Irak, qui s'est soldée par la mort de dix personnes, dont le général iranien Qassem Soleimani. Depuis lors, les deux États semblent marcher sur la corde raide, les États-Unis menaçant régulièrement l’Iran d’actions militaires directes, tandis que l’Iran a juré de prendre un jour sa revanche.
Le soutien sans faille des États-Unis à Israël, un État dont l’existence même n’est pas acceptée par la République islamique et qui, en retour, accumule les démonstrations d’hostilité à l’égard de l’Iran, n’est pas non plus de nature à favoriser un rapprochement.
Pourtant, vers la fin mars de cette année, les États-Unis ont commencé à laisser entendre au gouvernement iranien que des négociations directes entre les deux États pourraient reprendre. Sans surprise, l’Iran s’est initialement montré extrêmement sceptique. Il faut dire que la rhétorique de Donald Trump n’est pas vraiment très rassurante, ce dernier ayant déjà menacé à plusieurs reprises l’Iran d’une attaque directe depuis son retour au pouvoir, et ayant répété ces menaces en cas d’échec des négociations proposées.
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