L’arrestation en Italie d’un citoyen ukrainien suspecté par la justice allemande d’avoir organisé le sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, le 22 septembre 2022, semble confirmer la thèse d’une responsabilité ukrainienne, et non russe, de l’attentat. Une illustration de plus du divorce désormais consommé entre une propagande de guerre occidentale qui continue de faire feu de tout bois contre la Russie, et la réalité, qui refuse bien souvent d’étayer la rhétorique officielle.

Article Politique
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publié le 24/09/2025 Par Paul Fernandez-Mateo
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Dans la nuit du 9 au 10 septembre 2025, la Pologne a dénombré pas moins de 19 violations de son espace aérien par des drones russes, à la suite d’une attaque russe de grande envergure sur l’ouest de l’Ukraine. L’émoi en Europe, à la suite de cet incident, a été considérable, et les réactions des dirigeants européens particulièrement fermes et martiales. La France a ainsi dépêché trois Rafale qui participeront à la protection de l’espace aérien polonais contre de nouvelles provocations russes.

Pourtant, en parallèle, il est rapidement apparu que cette provocation n’en était en réalité probablement pas une. Les dénégations immédiates de la Russie, qui a affirmé ne pas avoir pris la Pologne pour cible lors de cette attaque, étaient bien sûr insuffisantes pour arriver à cette conclusion. En revanche, derrière les réactions outragées des politiques, les experts militaires se sont montrés beaucoup plus mesurés, observant notamment que les trajectoires des drones ayant violé l’espace aérien polonais indiquaient que leurs systèmes de guidage avaient certainement été brouillés par l’armée ukrainienne lors de leur passage au-dessus de l’Ukraine, et qu’ils avaient simplement continué leur vol sans guidage au-dessus de la Pologne jusqu’à épuisement de leur carburant. Une hypothèse encore renforcée par le fait que les drones, n'ayant pas explosé, ont été retrouvés intacts.

Cela n’a pas empêché cette thèse du survol accidentel d’être explicitement rejetée à plusieurs reprises par la Pologne et ses partenaires européens, sans qu’aucun argument sérieux ne soit avancé pour expliquer ce rejet. Les paroles du ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, ont clairement démontré à quel point les dirigeants européens n’ont toutefois aucune intention de laisser la thèse de l’accident influencer leur rhétorique : « intentionnel ou non, accidentel ou non, tout cela est très grave. Tout cela est absolument inacceptable ».

L’incident constitue une illustration supplémentaire du peu de cas que fait la propagande de guerre européenne de la réalité. Lorsque celle-ci semble contredire la rhétorique de la culpabilité perpétuelle et automatique d’une Russie décrite comme foncièrement mauvaise, elle est tout simplement ignorée, rejetée d’un revers de main, parfois en dépit du bon sens, parfois même en dépit de l’existence d’éléments de preuve sérieux. Et à cet égard, bien peu d’exemples de ce mépris ont été aussi révélateurs que les suites du sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, le 26 septembre 2022.

Après l’attentat, la Russie immédiatement pointée du doigt

Ce jour-là, à proximité de l’île danoise de Bornholm, en mer Baltique, plusieurs explosions sur les conduites des gazoducs Nord Stream 1 et 2 sont détectées par les sismographes des pays voisins et provoquent d’importantes fuites de gaz. Aucune livraison de gaz n’était en cours au moment de l’attentat, mais les gazoducs étaient toutefois pleins.

Les explosions ayant eu lieu dans les eaux internationales, mais au sein des zones économiques exclusives du Danemark et de la Suède, ce sont ces deux pays qui enquêtent les premiers. En l’espace de quelques semaines, le sabotage est établi au-delà de tout doute, après la découverte de traces d’explosifs sur les restes des conduites. Au vu de la profondeur de la mer Baltique en cet endroit, ainsi que des quantités d’explosif utilisées, les enquêtes en arrivent à la conclusion que le sabotage n’a probablement pas pu être l’œuvre de particuliers, mais que la responsabilité de l’attentat repose sans doute sur un ou plusieurs États.

Comme il était possible de s’y attendre, au vu du contexte de la guerre en Ukraine, les médias occidentaux n’ont même pas attendu ces premiers résultats des enquêtes pour immédiatement pointer du doigt la Russie comme responsable du sabotage. Les seuls à avoir été encore plus prompts à accuser les Russes ont été, ironie du sort, les Ukrainiens.

Capture de la vidéo du Monde consacrée à l’attentat, et extrait de la vidéo.

Pourtant, plusieurs éléments semblaient clairement disculper le Kremlin, ou tout au moins démontrer qu’un sabotage russe des gazoducs ne paraissait pas logique. L’infrastructure des gazoducs Nord Stream 1 et 2 a été construite et est détenue en majorité par Gazprom, le supergéant russe du gaz naturel, en collaboration avec des entreprises allemandes, néerlandaises et françaises, soit les principaux États bénéficiaires de la construction des gazoducs. Puisque le gaz livré par les gazoducs provenait de Russie, un sabotage des conduites par Moscou semblait dénué de sens, étant donné qu’elle seule disposait du pouvoir d’en couper l’approvisionnement en gaz, ce qui aurait abouti au même résultat sans devoir en passer par les importants surcoûts liés à l’organisation d’un sabotage et à la destruction d’une infrastructure précieuse.

À l’inverse, certaines voix ont timidement fait observer que certains autres acteurs avaient un intérêt très clair à saboter les gazoducs de la Baltique. Les États-Unis, d’abord, se sont toujours opposés à la construction des gazoducs, et ont essayé pendant des années d’empêcher leur construction, allant même jusqu’à menacer explicitement de les détruire. De plus, depuis le sabotage, leurs exportations de gaz naturel liquéfié vers l’Europe ont considérablement augmenté.

Parmi les responsables potentiels figurent également la Pologne – certains politiciens polonais s’étant même publiquement réjouis de l’attentat – ainsi que... l’Ukraine. Les conduites du projet Nord Stream, qui reliaient directement la Russie à l’Allemagne, court-circuitent en effet ces deux pays d’Europe de l’Est par lesquels transitait traditionnellement le gaz russe acheminé vers l’Europe de l’Ouest, ce qui revenait à les déposséder de leurs lucratifs droits de péage et de la capacité de nuire au bon fonctionnement des gazoducs situés sur leur territoire, lesquels constituent une arme géopolitique non négligeable.

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Un eurodéputé polonais – depuis promu ministre des Affaires étrangères – se réjouit du sabotage sur X et suggère une implication des États-Unis. Quelques jours plus tard, le tweet a été supprimé, l’eurodéputé s’étant aligné sur la rhétorique d’une responsabilité russe de l’attentat.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que les deux États, ainsi que les pays baltes, se sont fortement opposés au projet Nord Stream tout au long de son histoire. Ironie du sort, les médias européens, plusieurs mois avant le sabotage de Nord Stream 1 et 2, soulignaient eux-mêmes qu’avec le déclenchement de la guerre en Ukraine, la Russie avait désormais tout intérêt à utiliser Nord Stream plutôt que ces alternatives…

Pourtant, la rhétorique d’un sabotage par la Russie de ses propres gazoducs s’impose immédiatement comme une « évidence », les arguments des sceptiques étant balayés par l’idée d’un intérêt de la Russie à « menacer l’Europe », même quitte à nuire à elle-même. La menacer de quoi ? Cela semble peu clair. De nuire à ses infrastructures sous-marines ? Mais les gazoducs Nord Stream sont une infrastructure russe… N’aurait-il pas mieux valu détruire un des gazoducs reliant la Norvège au Royaume-Uni ou à la France ? Ou peut-être alors l’objectif était-il d’étrangler l’Europe en lui coupant le gaz ? Sauf que la Russie a continué à utiliser le gazoduc Brotherhood, traversant la Pologne et l’Ukraine pour poursuivre l’approvisionnement du Vieux Continent… Et si cette voie d’approvisionnement a finalement été coupée fin 2024, c’est à l’initiative de l’Ukraine, qui a refusé de prolonger le contrat de transit du gaz russe par cette conduite.

La responsabilité ukrainienne du sabotage : des premières suspicions à la quasi-certitude

La version officielle, celle d’une responsabilité russe du sabotage, a régné sans partage pendant quelques mois, alors que les enquêtes se poursuivaient silencieusement.

Mais le 7 mars 2023, le New York Times, faisant honneur à sa réputation en termes de journalisme d’investigation, lance un pavé dans la mare. Tout en restant prudent, le média américain, relayant les propos de responsables de la communauté américaine du renseignement, estime probable que le sabotage ait été organisé par un groupe « pro-ukrainien ». Beaucoup moins timoré, le Times britannique renchérit en proclamant que les Occidentaux avaient immédiatement su que l’Ukraine était responsable des attaques, mais qu’ils avaient sciemment choisi de le dissimuler pour éviter une crise diplomatique majeure.

L’Allemagne a aussitôt émis un communiqué précisant que son enquête se poursuivait, et qu’il était encore trop tôt pour pointer quelqu’un du doigt. Le ministre allemand de la Défense, Boris Pistorius, aura même le culot de relancer la thèse d’une responsabilité russe de l’attaque, en évoquant l’hypothèse d’une attaque sous faux drapeau orchestrée par la Russie.

Mais le New York Times a porté l’estocade en juin 2023, confirmant que la CIA avait eu connaissance des plans ukrainiens de sabotage des gazoducs, et que ces plans, connus du gouvernement ukrainien, ont été vraisemblablement maintenus, même après que la CIA a fait part de sa désapprobation. Les médias allemands s’emparent alors de l’affaire, et après avoir mené leur propre enquête, aboutissent aux mêmes conclusions, estimant la responsabilité de l’Ukraine certaine. N’ayant pas pu prouver que le président Zelensky lui-même avait ordonné le sabotage, les journalistes ont la pudeur de supposer qu’il avait été laissé dans l’ignorance de l’organisation de l’opération. Chacun se fera sa propre idée…

À partir de ce moment, l’embarras des pays européens n’a fait qu’aller croissant. La Suède et le Danemark, pays concernés au premier chef par le sabotage, qui s’est déroulé dans leurs ZEE, se sont lavé les mains de cette épineuse situation en annonçant la fin de leurs enquêtes respectives sur le sabotage en février 2024 – sans oser apporter la moindre conclusion au-delà du caractère « intentionnel » de l’incident, ce qui en dit long…

Finalement, l’Allemagne seule a eu le courage de poursuivre son enquête même lorsque la piste ukrainienne est devenue évidente. La même Allemagne qui subit de plein fouet une crise économique profonde, en partie liée à la coupure des approvisionnements en gaz russe, qui garantissaient de l’énergie abondante et bon marché pour son secteur industriel désormais en grande difficulté. En juin 2024, un premier mandat d’arrêt européen est émis contre l’un des responsables présumés, un citoyen ukrainien résidant en Pologne. Sans surprise, la Pologne a fait preuve d’une mauvaise volonté spectaculaire à faire appliquer ce mandat, et le suspect s’est volatilisé, l’Allemagne allant jusqu’à ouvertement émettre l'hypothèse que les services de sécurité polonais auraient facilité sa fuite.

Finalement, en août 2025, l’un des suspects est arrêté à Rimini, en Italie. En parallèle, de nouveaux éléments mis à jour par les médias américains et allemands ne laissent plus de doute sur l’implication de hauts responsables ukrainiens. Les autorités allemandes ont identifié sept personnes, dont un spécialiste en logistique, un expert en explosifs, un skipper et quatre plongeurs, contre lesquelles elles ont lancé des mandats d’arrêt. Ces individus seraient passés par la Pologne, puis seraient partis en mer à bord de l’Andromeda depuis le port allemand de Rostock. Toujours vraisemblablement pour protéger Volodymyr Zelensky, le désormais inoffensif Valery Zaloujny, écarté du pouvoir et devenu ambassadeur de l’Ukraine au Royaume-Uni, sert de bouc émissaire et est désigné comme responsable de l’opération.

Tout au long de ce processus, l’extrême désinvolture des Européens face à ce qui constitue un acte de terrorisme sans précédent a été remarquée, de même que l’évidente réticence de tous les acteurs – même l’Allemagne – impliqués de près ou de loin dans les diverses enquêtes à creuser trop profondément en direction de l’Ukraine – et de la Pologne, dont l’implication, fût-elle limitée à une simple coopération passive, semble également probable – pour éviter tout incident diplomatique. Là où la Russie était le coupable idéal, l’idée que l’Ukraine ait orchestré l’attentat est sans doute le pire scénario possible, au vu du contexte géopolitique actuel. Il sera intéressant d’observer comment seront traités par les autorités allemandes l’extradition, l’interrogatoire puis le procès du suspect arrêté en Italie.

Une démonstration de la fragilité de la rhétorique propagandiste occidentale

Si la responsabilité ukrainienne du sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2 se confirme, cela ne signifiera pas seulement que les autorités et les médias européens ont induit le public en erreur pendant des années sur la seule question de la destruction de ces conduites ; c’est aussi un château de cartes narratif, fondé sur l’évidence d’un sabotage russe, qui s’écroule.

On se rappellera sans peine, en effet, que c’est à la suite du sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, évidemment « du fait de la Russie », qu’a démarré l’hystérie relative aux menaces pesant sur les câbles sous-marins, lesquels constituent effectivement des infrastructures fragiles et sont depuis longtemps régulièrement rompus par des chalutiers ou par des ancres de navires. S’ensuivirent plusieurs instances d’un récit toujours identique : la rupture d’un câble sous-marin – voire une simple anomalie – est constatée en mer Baltique, les dirigeants européens crient au sabotage, la fameuse « flotte fantôme » russe est immédiatement accusée, aucune preuve concluante n’est avancée ni découverte et l’affaire tombe dans l’oubli. Jusqu’au prochain incident.

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Seulement quelques jours après le sabotage des gazoducs, la responsabilité russe est considérée comme évidente, et la paranoïa sur les câbles sous-marins commence déjà.

En dépit de la fréquence des ruptures accidentelles de câbles sous-marins – près de 200 par an dans le monde –, plus aucune rupture de tels câbles en mer Baltique ne semble pouvoir être considérée comme un accident. Au risque de tomber dans le genre d’excès de zèle qui pourrait aisément provoquer une crise diplomatique d’un tout autre genre, comme arraisonner un navire chinois et accuser son équipage de sabotage…

Bien sûr, il ne s’agit pas d’affirmer avec certitude que la Russie ne s’est jamais attaquée aux câbles sous-marins, et il demeure possible de le prouver ; c’est notamment ce que cherche à faire la Finlande, qui a récemment mis en examen plusieurs marins d’un des navires suspectés d’avoir procédé à un tel sabotage, navire qui est lui-même suspecté d’appartenir à la flotte fantôme russe. On le voit, le lien avec la Russie semble ténu, mais il ne faut pas non plus faire preuve de naïveté. Il ne s’agit pas non plus de considérer que la Russie n’est jamais responsable de la moindre escalade : le survol de l’espace aérien estonien par plusieurs chasseurs russes, le 19 septembre, suffit à démontrer le contraire, à moins de suggérer que l’OTAN au grand complet n’ait décidé de mentir. Mais tout l’argumentaire européen qui permettait jusqu’alors de condamner la Russie par avance, du fait qu’elle était tenue pour responsable « évident » du sabotage des gazoducs Nord Stream 1 et 2, ne tient désormais plus debout, et les suspicions à l’encontre de la Russie dans ce domaine ne se fondent ainsi plus sur aucune base.

Il est fort douteux que l’Europe fasse un jour son mea culpa pour avoir accusé à tort une Russie qu’elle considère désormais explicitement comme un ennemi existentiel. Il est également probable que l’Ukraine n’aura jamais à souffrir de la moindre conséquence pour avoir ordonné une attaque visant à nuire aux intérêts de ses propres partenaires européens. Espérons au moins que les dirigeants européens, faute de faire publiquement preuve de contrition, garderont en tête ce qui s’est passé, et n’oublient pas que l’Ukraine, si elle y trouve un intérêt, n’hésitera pas à les poignarder à nouveau dans le dos. Après tout, l’Ukraine n’est pas notre amie ; c’est, tout au plus, notre alliée. Et même entre alliés, les petites trahisons ne sont pas rares : la France peut sans peine se rappeler de Mers el-Kébir, de la crise du canal de Suez, ou plus récemment de l’affaire des sous-marins australiens.

La Russie est évidemment encore moins l’amie de l’Europe, et ne risque pas d’être qualifiée d’alliée par celle-ci de sitôt. Mais il serait temps que les dirigeants et médias européens cessent d’essayer de la présenter comme une sorte d’entité maléfique par nature, de méchant hollywoodien, répandant partout le chaos et la dévastation sans raison apparente, pour le simple plaisir de nuire. La Russie est un État qui agit pour défendre ses intérêts de la façon qui lui semble la plus raisonnable. On peut tout à fait désapprouver la forme que prend cette défense de ses intérêts – à vrai dire, on pourrait même dire qu’on le doit – sans pour autant sombrer dans la caricature et chercher à dépeindre la Russie comme l’unique responsable de tous nos maux.

Les détracteurs de l’Europe, de l’Occident, sont prompts à pointer du doigt la malhonnêteté et la duplicité de nos dirigeants. Il importe peu que ces détracteurs soient hypocrites ou non ; souhaitons-nous continuer à leur donner du grain à moudre ? À chaque fois que la réalité apporte un démenti cinglant à nos mensonges, la rhétorique du Kremlin n’en sort que renforcée. Est-il bien utile de continuer dans cette voie ?

Il est vain de vouloir continuer de prétendre à l’exemplarité devant la communauté internationale quand nous sommes incapables de cesser de mentir à notre propre population. Et il est encore plus vain d’imaginer que la confiance des Européens en leurs dirigeants pourra être restaurée tant que la vérité continuera d’être constamment travestie. Le pari de l’honnêteté envers les citoyens est-il donc si effrayant ? La plupart sont déjà convaincus du danger que pose la Russie, et les raisons de la critiquer ne manquent pas. On voit mal ce que la France et l’Europe gagnent à en inventer de nouvelles.

Photo d'ouverture : Vue du terminal du gazoduc Nord Stream, Lubmin, le 8 novembre 2011 (Photo de JOHN MACDOUGALL / AFP)

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