Pour remédier à la dette et aux déficits publics abyssaux de la France que Macron a continué de creuser, la solution est toute trouvée : ce sera l’austérité. Une austérité qui évite de trop mettre à contribution les plus aisés ou les grandes entreprises. Pourtant, ces derniers sont les grands gagnants des politiques menées depuis la fin des années 1980. L’État soi-disant « providence » s’est de plus en plus détourné du peuple pour soutenir massivement les grandes entreprises, le tout sans aucune contrepartie aux désormais plus de 200 milliards d'euros d'aides annuelles au secteur privé. Certaines grandes entreprises n'ont pas hésité à licencier (parfois massivement), tout en se versant de généreux dividendes qui, grâce à la flat tax d’Emmanuel Macron, sont désormais moins taxés.

Une récente étude publiée dans la revue à comité de lecture « Economy and Society » démontre comment la montée du néolibéralisme à la fin des années 1980 a façonné l’émergence d'un « nouveau capitalisme d'État » français. Sous l’influence de la financiarisation et du libre-échange, l’intervention de l’État dans l’économie, loin de s’amenuiser, s’est amplifiée et a été réorientée vers les entreprises au détriment des citoyens. Selon les auteurs, depuis trente ans, la « consanguinité » et la reproduction des « élites » politiques et économiques ont transformé l’État en un outil au service du capital, détournant l’État-providence de sa mission sociale pour soutenir prioritairement les marges des entreprises privées.
Depuis 30 ans, un « État-providence » surtout au service des entreprises
En favorisant l’émergence de la mondialisation et en faisant de la compétitivité de l’économie et de son expansion l’alpha et l'oméga du bien-être du pays et de ses citoyens, l’État capitaliste et ses « élites » dirigeantes se sont condamnés à devoir toujours plus puiser dans les ressources du domaine social pour alimenter les profits d’un capital sans foi ni loi devenu depuis lors excessivement mobile.
C’est sous le prétexte d’une optimisation de l’allocation des ressources pour le bien-être de tous, capital et citoyen, que les « élites » dirigeantes organisent donc la délocalisation des moyens de production vers les zones géographiques offrant un meilleur rendement au capital. Un meilleur rendement obtenu grâce à des normes sociales, fiscales et environnementales largement dégradées par rapport à la France, et dont le capital peut s'affranchir grâce à la financiarisation de l’économie et à l’explosion du libre-échange, que ce soit pour les biens, les services ou les capitaux.
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