Si l’on en croit Pékin, Taïwan réintégrera un jour le giron de la Chine, de gré ou de force. Un obstacle de taille se dresse sur la voie de cette réunification, les États-Unis.
« Défendrez-vous militairement Taïwan en cas d’agression ? » À cette question rituelle posée au président des États-Unis à Tokyo le 23 mai, personne n’attendait d’autre réaction qu’une réponse évasive ponctuée de sourires entendus. Or, Joe Biden surprit son auditoire : « Oui. C’est l’engagement que nous avons pris » et de poursuivre devant les journalistes incrédules. « Nous étions d’accord avec la politique d’une seule Chine, nous l’avons signée…, mais l’idée que [Taïwan] puisse être prise par la force n’est tout simplement pas appropriée. » D’un coup, l’équilibre précaire des relations diplomatiques entre Pékin et Washington vacillait. Au grand jamais ces prédécesseurs n’avaient osé défier si gaillardement la Chine sur la question épineuse de la souveraineté de Taïwan.
Des engagements à géométrie variable
1949, les nationalistes chinois du Kuomintang en déroute se replient sur Taïwan. L’armée populaire de libération (APL) ne peut, faute de moyens, les y poursuivre. La Chine se divise alors en deux entités distinctes, la République populaire de Chine (RPC) fondée par Mao Tsé-toung et la République de Chine (RC) gouvernée d’une main de fer par le général Tchang Kaï-check. Longtemps, le dirigeant nationaliste caressera des rêves de reconquête, jamais il ne retraversa le détroit qui sépare Taïwan de la Chine continentale. Après sa mort en 1975, la RC se démocratise peu à peu et renonce aux songes creux de son mentor. À Pékin, le Parti communiste chinois (PCC), lui, ne cesse d’affirmer qu’il n’existe qu’une seule Chine.
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