Les agents non titulaires représentent près d’un quart des effectifs parmi les enseignants du supérieur. Cependant, leurs statuts, leurs conditions de travail et la rémunération varient selon ce qu’il convient d’appeler une « typologie de la précarité ».
Selon le site du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, l’année universitaire 2019‐2020 enregistrait 18 500 enseignants contractuels en fonction dans les établissements publics de l’enseignement supérieur (ESR), soit 23 % de l’ensemble des personnels enseignants. On n’ajoute pas moins de 130 000 enseignants vacataires au bataillon pour se faire une idée de l’armée. Dans le camp des titulaires, les effectifs sont nettement moindres avec 62 500 enseignants titulaires. L’université est un service public aussi sciemment abîmé que les autres…
En raison du nombre plus qu’insuffisant d’enseignants titulaires, les universités recrutent massivement enseignants-chercheurs vacataires et enseignants contractuels. Certaines favorisent l’égalité de traitement et proposent des contrats d’enseignement et de recherche tandis que d’autres ne proposent que le volet de l’enseignement au moment de la signature du contrat. Ces contrats sont principalement acceptés par des doctorants ou des docteurs qui ont fait qualifier leur thèse.
D’autres ouvertures de postes relèvent de la mode de « l’expert », avec le recrutement de professionnels confirmés pour qui l’enseignement est une activité annexe (journalistes en école de journalisme, commerciaux de haut vol en IAE, etc.).
Parents pauvres de l’enseignement supérieur, ce sont dans les facultés de sciences humaines et sociales que se concentre la plus forte proportion de ces professeurs précaires. C’est en droit-économie-gestion (30 %) qu’on en retrouve le plus. Les doctorants dans les disciplines des sciences humaines et sociales peinent à décrocher un contrat de thèse ; l’enseignement précaire est une des solutions trouvées pour tenir le coup financièrement pendant plus de trois ans, dans les grandes villes où le coût de la vie augmente de manière quasi continue.
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