La course au profit des multinationales assistée par l’État est nocive pour tous

La globalisation a fait des firmes transnationales des organisations surpuissantes. Elles s’appuient sur cette position de force pour accroître encore plus leurs avantages sinon leurs privilèges, au détriment des petites et des moyennes entreprises et de la majorité de la population.

publié le 28/02/2024 Par Laurent Ottavi

Les firmes dites « multinationales », mais mieux nommées « anationales » ou « transnationales », ne doivent pas toutes leur ascension à la globalisation et détenaient même auparavant, pour certaines d’entre elles, un pouvoir considérable. Le développement du capitalisme permis par la libre circulation des biens, des capitaux et des hommes les a cependant multipliées (7 000 au début des années 1980, 64 000 en 2002 selon la CNUCED) et leur a conféré des empires et des emprises qu'il aurait été impossible d'obtenir autrement. Le poids économique d’une transnationale peut aujourd’hui surclasser le PIB de bien des États, et ses intérêts sont âprement défendus par une imposante bureaucratie privée, où figure notamment quantité d’experts en communication, en publicité, en droit et en fiscalité.

À rebours de la « concurrence libre et non faussée » officiellement promue de l’Union européenne jusqu’à l’Organisation Mondiale du Commerce, les firmes transnationales constituent des monopoles et des oligopoles, en partie scellés grâce à des brevets dits « bloquants » ou « dormants ». Elles déterminent ainsi à la fois la nature et les modalités de la production : obsolescence programmée et visées court-termistes de façon générale ; solutions technologiques à la place des changements de pratiques ou de modes de vie ; invention dans tous les secteurs de nouveaux « besoins » énergivores, inutiles, voire nuisibles pour relancer un marché ou en créer d’autres et au détriment des besoins réels, mais moins lucratifs ou non-protégés par des brevets, comme les médicaments et les traitements essentiels. Elles se trouvent également en situation de pouvoir augmenter les prix sans justification au nom de l’inflation.

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