Zone euro : les banques revendent massivement leurs dettes publiques

Entre 2000 et 2015, l’achat de dettes publiques européennes par les banques de la zone euro a fortement augmenté. Les banques italiennes et espagnoles ont été particulièrement acheteuses de ces dettes. Depuis 2015, cette période semble terminée, notamment car la Banque centrale européenne rachète directement la dette des États. La crise du Covid-19 a brièvement fait repartir les achats de dettes publiques par les banques privées, mais cela n’a pas duré.

publié le 15/02/2022 Par Élucid
Les banques européennes n’aiment plus la dette publique

Durant la crise sanitaire de 2020, la Banque centrale européenne a mis en place un programme d’achats de titres d’urgence (PEPP) — pour un montant total de 1850 milliards d’euros — afin de faciliter le financement des banques de la zone euro. Avec ces liquidités, ces dernières ont investi dans les obligations publiques des États européens. Le montant global d’obligations publiques détenues par les banques de la zone euro est ainsi passé de 1 575 à 1 900 milliards d’euros entre novembre 2019 et septembre 2020. À partir d’octobre 2020, il a recommencé à diminuer et s’établit à 1600 milliards d’euros en décembre 2021.

La forte augmentation constatée en 2020 a constitué une rupture par rapport à la période précédente : le montant d’obligations publiques dans les banques de la zone euro n’avait en effet cessé de diminuer depuis février 2015, où il atteignait 2 104 milliards d’euros, son plus haut niveau historique.

L’observation des variations mensuelles de la détention d’obligations publiques par les banques de la zone euro permet d’identifier différentes périodes. Entre janvier 2008 et février 2015, le montant d’obligations publiques détenues par les banques de la zone euro a augmenté de manière quasi continue. Cette hausse s’explique notamment par les politiques monétaires « non conventionnelles » de la BCE mises en place à partir de 2009.

La BCE a en effet lancé successivement des opérations de refinancement à long terme (LTRO) en juin 2009, décembre 2011, février 2012 et juin 2014, pour fournir des liquidités aux banques. On distingue sur le graphique ci-dessous que le lancement de ces opérations a engendré des périodes d’augmentation de l’acquisition d’obligations publiques par les banques de la zone euro. On note cependant une période de diminution du montant d’obligations publiques détenues par les banques de la zone euro entre septembre 2010 et octobre 2011.

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