Après le Covid, un effondrement du tourisme en Asie du Sud-Est

Aéroport de Tan Son Nhat, l’immigration expédie les formalités en un temps record. Léger contretemps à la sortie du terminal, les navettes jaunes reliant directement le centre-ville ont disparu. La pandémie est passée par là : nombre de structures n’ont pas survécu aux confinements successifs. Par défaut, les bus urbains standards feront l’affaire. Le temps d’arriver à destination, l’atmosphère s’est littéralement liquéfiée, un orage de mousson aussi bref que violent éclate. L’accueil est à l’image de la chambre, simple mais chaleureux, quoiqu’un tantinet bordélique : le bureau croule sous les petits équipements. Pour leur retour, les voyageurs sont traités aux petits oignons. Au-dehors c’est le déluge, cela crépite furieusement sur les toitures en zinc, assourdissant à souhait. Welcome back home !

Au Vietnam, la presse officielle gonfle les chiffres

Bui Vien, un haut lieu de la vie nocturne touristique d’Hô Chi Minh-Ville. Pourtant, à quelques exceptions près, lesdits étrangers se font rares. Les Occidentaux, eux, se comptent sur les doigts des mains. La clientèle se compose surtout de Vietnamiens s’accordant en famille ou avec des amis un moment de détente. Sous les lueurs des lasers et projecteurs rythmés par des sonos saturées, des danseurs et danseuses se déhanchent lascivement sur des estrades orientées vers la rue. De table en table, des vendeurs ambulants proposent en-cas et babioles. Non loin de là, des masseuses vantent leurs services plus ou moins honnêtes. « Marijuana ? » souffle furtivement un dealer sans même s’arrêter. L’ambiance est déjantée à souhait, pour un peu l’ex-Saigon tient d’une version 2.0 d’Apocalypse Now.