Crise agricole, CETA, Ukraine : Bruxelles protège le dogme du libre-échange

Alors que se pose la question d’une éventuelle reconduction de la présidente de la Commission dans son mandat, l’Union européenne choisit de répondre à la crise agricole de la pire des manières, pour éviter le démantèlement d’un libre-échange dont elle est la gardienne dogmatique.

publié le 12/04/2024 Par Éric Juillot

Ursula von der Leyen a récemment fait savoir publiquement qu’elle briguerait cette année un deuxième mandat à la tête de la Commission européenne. Il n’est pas certain que les partisans de l’Union européenne aient de quoi s’en réjouir.

Von der Leyen : stop ou encore ?

Si elle possède une surface médiatique indéniablement supérieure à celle de ses prédécesseurs Barroso et Juncker, certains aspects du bilan  d'Ursula von der Leyen ne plaident guère en sa faveur, à commencer par sa gestion désastreuse des achats de vaccins par l’UE au moment de la pandémie. Dans une perspective européiste, elle sera sans doute créditée de son activisme ; tout à son ambition d’agir telle la présidente d’un super-État d’essence fédérale, elle a multiplié les initiatives dans son champ de compétence, mais également très au-delà, investissant le terrain géopolitique – à la faveur de la guerre en Ukraine notamment – comme personne avant elle ne l’avait fait. Elle a, de la sorte, court-circuité très régulièrement le chef de la diplomatie communautaire Josep Borrell, aussi bien que le président du Conseil européen Charles Michel.

Si, en droit, ses nombreuses visites à Kiev tout comme son engagement militant en faveur de l’entrée de l’Ukraine dans l’UE relèvent de l’abus de pouvoir, ils n’ont pas suscité d’opprobre public de la part des chefs d’État et de gouvernement, tout au plus quelques manifestations d’agacement. Les dirigeants nationaux de tendance européiste, à l’image du chef de l’État français, sont confrontés à un dilemme avec elle : ils ne peuvent ouvertement désavouer sa personne qui, pour la première fois depuis Jacques Delors, donne un visage à l’UE, mais ils peuvent à bon droit prendre ombrage de ses empiétements.

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