L‘annulation par l’Australie du contrat portant sur l’achat de douze sous-marins français au profit de matériel américain et d’un partenariat avec les États-Unis et le Royaume-Uni constitue pour Paris un grave revers commercial et géostratégique, que la réaction timorée d’Emmanuel Macron a pour effet d’aggraver.
Une grosse colère et puis plus rien. Après avoir clairement exprimé le scandale que représentait à ses yeux, sur la forme autant que sur le fond, l’annulation soudaine par l’Australie du contrat d’achat de sous-marins français ; après avoir dénoncé l’attitude des pays impliqués par ailleurs (RU et États unis) et évoqué à leur sujet une « rupture de confiance » ; après avoir insisté sur le fait que la question débordait largement des seules considérations commerciales ; bref, après avoir fait comprendre au monde entier que l’affaire était gravissime et qu’elle aurait des conséquences de grande ampleur, le président Macron est allé se coucher.
Une baudruche vite dégonflée
Quelques paroles réconfortantes, quelques engagements purement formels du président américain ont suffi à apaiser son courroux et l’ont convaincu qu’il était temps pour la France de rentrer dans le rang, qu’il avait fait ce qu’il convenait pour restaurer la dignité bafouée de notre pays. Il faut lire les quelques lignes du « communiqué conjoint » publié le 22 septembre à l’issue d’un entretien téléphonique entre les deux présidents, pour comprendre que la sortie de crise est plus humiliante encore que ce qui l’a engendrée.
On n’y trouve en effet rien d’autre que quelques formules hypocrites (« Les États-Unis réaffirment que l’engagement de la France et de l’Union européenne dans la région indo-pacifique revêt une importance stratégique ») noyées dans une bouillie communicationnelle tout à fait indigeste :
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