Dans quelques jours, comme chaque année, un tsunami rose va déferler sur notre pays et sur de nombreux autres. Ardemment relayé par les médias, « Octobre rose » encourage essentiellement le dépistage par mammographie, censé repérer les cancers à des stades précoces afin de mieux les traiter. Les bénéfices de cette politique sont pourtant très controversés parmi les scientifiques. Une partie des chercheurs estime que le dépistage ne sauve pas de vies, pas même de seins. Mais émettre le moindre doute sur sa pertinence s’avère politiquement explosif. En attendant, les Françaises sont traitées comme des mineures, incapables de prendre des décisions éclairées pour leur santé.

NB : les experts interrogés dans l’article ont déclaré n’avoir aucun conflit d’intérêts
Une explosion de pourpre, de mordoré, de jaune d’or, d’incarnat ? Non, désormais l’automne s’affiche en rose. Courses à pied, éclairages de monuments, vitrines des magasins, emballages, « goodies », rubans au revers des vestes, envolées de parapluies roses : il sera impossible d’échapper à ce raz-de-marée. Une grande victoire pour la cause des femmes et pour leur santé ? Pas si simple.
Environ la moitié des femmes françaises qui ne se rendent pas au dépistage du cancer du sein – actuellement recommandé par la HAS au rythme d’une mammographie tous les deux ans entre 50 et 74 ans – ne sont pas toutes des idiotes. Car son bien-fondé n’est pas forcément évident pour tous les scientifiques.


Un chercheur danois expérimenté, le Pr Peter Gøtzsche, assène même : « La meilleure façon, pour une femme, de ne pas devenir une patiente atteinte d’un cancer du sein est de ne pas se rendre au dépistage. Cela seul fait baisser son risque d’un tiers. Et d’un quart son risque de perdre un sein » (1).
Ce médecin, coutumier de ce genre de formules-choc, n’a rien d’un fantaisiste, même si son tempérament volcanique et son franc-parler heurtent certains de ses confrères. Co-auteur de plusieurs études de référence sur le dépistage (la première en 2001), il actualise régulièrement ses travaux (2), parvenant à la même conclusion : le dépistage ne sauve pas de vies, ni même de seins. Il devrait donc être arrêté.
Lisez la suite et soutenez un média indépendant sans publicité
S’abonnerAccès illimité au site à partir de 1€
Déjà abonné ? Connectez-vous
0 commentaire
Devenez abonné !
Vous souhaitez pouvoir commenter nos articles et échanger avec notre communauté de lecteurs ? Abonnez-vous pour accéder à cette fonctionnalité.
S'abonner