La « Banque des BRICS » écarte le dollar de ses prochains financements

Dans un nouvel effort pour lutter contre la domination du dollar, la nouvelle Banque de Développement (NDB), équivalent BRICS+ de la Banque Mondiale, a annoncé vouloir écarter le dollar américain de ses prochains financements.

publié le 22/02/2024 Par Jordi Lafon

Les efforts des BRICS+ pour lutter contre la domination du dollar sur les marchés internationaux se poursuivent. Ce groupe de pays regroupant Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud, et depuis le début de l’année également Arabie Saoudite, Émirats arabes unis, Égypte, Iran et Éthiopie, pousse un nouvel aspect de cette stratégie : favoriser l’utilisation des monnaies nationales.

La nouvelle Banque de Développement (NDB), équivalent BRICS+ de la Banque Mondiale, annonce qu'elle aura recours plus systématiquement aux monnaies locales, que ce soit pour accorder des prêts (à hauteur de 28 milliards de dollars sur cinq ans) ou pour lever des fonds (à hauteur de 3 milliards, toujours sur cinq ans) afin de financer des projets d’infrastructures dans des pays émergents. Vladimir Kazbekov, vice-président et directeur des opérations de la NDB, explique : « Nous utiliserons ces ressources principalement pour financer des projets du secteur privé ».

La dette est toujours un rapport social inégal

Alors que le dollar américain reste la monnaie majoritairement utilisée pour les échanges financiers et commerciaux internationaux (59 % des réserves de change globales), il est important d’évaluer les conséquences que ce nouvel effort de dédollarisation pourrait avoir sur la monnaie américaine.

La volonté d’avoir recours plus systématiquement aux monnaies locales pour le commerce entre les pays BRICS+, ou bien le financement de projets de développement, avait déjà été affirmée lors de leur dernier sommet en date, en août 2023. C’est un moyen économique, mis au service d’une ambition politique, car « la dette est toujours un rapport social inégal qui soumet l'emprunteur à la pression du créancier », précise Jézabelle Couppey-Soubeyran, maîtresse de conférences à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne :

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