Depuis quelques mois, le monde fait face à une crise inflationniste impressionnante, impactant la plupart des secteurs économiques. Les Français ont déjà à subir quelques effets bien concrets de cette crise : l’explosion du prix de l’énergie a rendu l’essence de moins en moins accessible, tandis que les produits alimentaires voient leur coût augmenter ou sont victimes de pénuries. Voyons aujourd’hui l’effet de cette crise sur le prix de matières premières fondamentales : l’engrais, les textiles, le bois, etc.
Depuis le début de la pandémie de Covid-19, le prix de l’ensemble des engrais mondiaux a triplé. Ce sont particulièrement les engrais azotés dont le prix a explosé depuis deux ans. À titre d’exemple, l’urée a connu une augmentation de 275 % sur cette période, et si l’on prend l’ensemble des engrais, leur prix n’a pas été aussi élevé depuis 2009 avec la crise des subprimes.
Alors comment expliquer ces envolées de prix ?
Plusieurs hypothèses : évoquons d’abord la hausse du prix de l’énergie analysée ici, qui a impacté le coût du fret depuis deux ans et donc, pas extension, le coût des importations d’engrais. Autre cause probable, la guerre en Ukraine a fait flamber les prix du gaz russe, or l’ammoniac nécessaire à la fabrication d’engrais azoté est obtenu à partir de gaz. La spéculation a également poussé ces prix encore plus à la hausse.
Précision également que la Russie est l’un des principaux pays exportateurs d’engrais azoté déjà transformé : la France importe par exemple 25 % de ses engrais azotés depuis la Russie. La hausse du prix des engrais pourrait donc à court terme se répercuter significativement sur les prix des produits alimentaires en France.
Sur le graphique ci-dessous, on peut observer l’évolution des prix de quelques matières premières très importantes :
- Le prix du coton a augmenté de 80 % depuis mars 2020 et se situe à son prix le plus élevé depuis décembre 2011. Cette flambée du prix de la fibre de coton s’explique en partie par des raisons climatiques. Les États-Unis — troisième producteur mondial de coton — ont en effet fait face à une sécheresse prolongée dans les 17 États de la « cotton belt », qui concentrent l’essentiel de la production américaine, et qui devrait hélas se poursuivre. Le prix du coton est aussi affecté par la hausse des prix du baril de pétrole : les pesticides, très utilisés dans la culture du coton, sont en effet des dérivés du pétrole.
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