La saison cyclonique 2024 dans l’Atlantique Nord est presque terminée, mais les effets du changement climatique sont notoires. Alors qu’elle s’annonçait particulièrement chargée, cette saison s’est finalement fait remarquer par son caractère atypique : le réveil tardif de l’activité est une première anomalie, qui s’est accompagnée par ailleurs d’une intensification extrêmement rapide des ouragans, avec des trajectoires inhabituelles ; cette saison a déjà enregistré quatre ouragans majeurs. Doit-on s’attendre à des ouragans toujours plus puissants et dévastateurs ?

publié le 22/11/2024 Par Lucie Touzi

Classés par l’échelle de Saffir-Simpson en 5 catégories, en fonction de leur intensité, les ouragans sont des dépressions ou des tempêtes tropicales dont les vents dépassent 119 km/h. La saison cyclonique dure plusieurs mois ; elle débute officiellement le 15 mai et se termine le 30 novembre.

Jusqu’à ce jour, quinze tempêtes tropicales ont été enregistrées dans l’Atlantique Nord et dix d’entre elles sont des ouragans. « Les prévisions de l’activité cyclonique pour la saison 2024 annonçaient plus d’une vingtaine de tempêtes tropicales nommées. La réalité montre une saison moins active que prévu », explique Daniel Martinez-Castro, chercheur adjoint à l’Institut géophysique du Pérou, qui a réalisé l’entretien en collaboration avec Aldo Moya Alvarez, prévisionniste cubain expérimenté et professeur à l’Université Nationale Agraire La Molina au Pérou. Mais si l’activité a été plus calme qu’annoncé, elle n’en est pas moins inquiétante. La force et la rapidité de développement de ces phénomènes météorologiques alertent.

L’ouragan Beryl, de catégorie 5, a ouvert la saison en frappant durement et de manière exceptionnellement précoce les États-Unis le 2 juillet dernier, d’après les données publiées par Météo France. S’en est suivie une activité cyclonique beaucoup plus calme jusqu’au mois de septembre. « Au sein d’une saison cyclonique, il y a toujours des périodes plus actives que d’autres. C’est ce qu’on appelle la variabilité intra-saisonnière. Par exemple, pendant le mois d’août, il n’y a pas eu d’activité cyclonique dans l’océan Atlantique », assure Christian Domínguez Sarmiento, chercheuse à l’Institut des Sciences atmosphériques et du Changement climatique.

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