La Russie de Vladimir Poutine contrôle désormais fermement certains pays d'Afrique avec ses corps paramilitaires et son influence politique. Moscou s'enrichit grâce à l'exploitation des minerais précieux du continent, soutient les régimes locaux et aide à renverser les régimes pro-occidentaux par des putschs militaires. Tout cela en se moquant des vaines sanctions européennes...

publié le 03/09/2024 Par Marco Cesario

Lorsque la belliciste Ursula von der Leyen, en route pour la réélection, avait proclamé solennellement : « L'ère de la dépendance à l'égard de la Russie est révolue » sous des applaudissements nourris, quelqu'un à Moscou riait sous sa moustache. Croire qu’en déclarant cette indépendance, qu’en finançant des projets européens avec de l’argent « moralement correct », on parviendrait à condamner la Russie à la pauvreté était d’une grande naïveté. Car depuis l'invasion de l'Ukraine, la Russie n'a cessé, par le biais d’une diplomatie militaire, d’étendre son influence en Afrique, d'alimenter le nationalisme panafricain sur une tonalité anti-occidentale, et de soutenir tout opposant aux intérêts occidentaux et européens en Afrique.

Résultat, des années de « Russia bashing » par nos dirigeants européens et occidentaux « éclairés » ont fini par transformer la Russie en une sorte de « grand libérateur » pour des pays africains désireux de s'émanciper de leur lourd passé colonial.

Les objectifs stratégiques que la Fédération de Russie cherche à atteindre en Afrique sont en grande partie de nature économique et visent à contourner l'isolement imposé par les myopes sanctions occidentales depuis l'invasion de l'Ukraine. Après avoir éliminé les concurrents régionaux, désormais, la Russie prospère là où la gouvernance est limitée. Elle a signé des accords miniers par l'intermédiaire de sociétés qu'elle contrôle.

« La Russie, écrit Kirill Babaev, directeur par intérim de l'Institut de la Chine et de l'Asie moderne à l'Académie des sciences de Russie, a choisi la voie de la politique d'abord, dans laquelle les préférences économiques sont une conséquence naturelle d'une coopération politique réussie. Cette approche devrait être efficace, car l'inverse – d'abord l'économie, puis tout le reste – s'est avéré instable ».

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