L’Uruguay est un petit pays d’Amérique Latine peu connu du plus grand nombre tant les regards se portent sur l’Argentine ou le Brésil. Pourtant, il mérite tout notre intérêt. Dans un monde qui prend le chemin de l’extrême droite ou de la droite autoritaire et conservatrice, les espaces où peut encore vivre une gauche d’émancipation, socialement parlant, se font de plus en plus rares. Le progrès social est aujourd’hui en berne, mais en Uruguay, après une brève éclipse du pouvoir, la gauche est revenue aux affaires depuis la fin 2024. Revenir sur presque vingt ans de pouvoir de la gauche uruguayenne, c’est s’accorder une respiration dans un monde oppressant.

publié le 04/03/2025 Par Frédéric Farah

« Dans l’Uruguay sur l’Atlantique
L’air était si liant, facile,
Que les couleurs de l’horizon
S’approchaient pour voir les maisons
C’était moi qui naissais jusqu’au fond sourd des bois. »

Jules Supervielle (1884-1960)

Le paysage politique mondial inquiète ; les noms qui s’affichent sur nos écrans pourraient devenir les causes de nos nuits blanches : Trump, Poutine, Milei, Erdogan... et la liste s’allonge. L’alliance préoccupante des élites avec un certain populisme de droite ne doit pas rassurer. Le monde penche de plus en plus à l’extrême droite, se drape dans l’autoritarisme, s’enivre d’une pensée libertarienne dont les effets se mesurent au nombre croissant de pauvres en Argentine en attendant ailleurs. La démocratie reflue et se couvre de fange. Serait-il minuit au XXIe siècle ?

La gauche comme force politique d’émancipation s’est perdue dans de nombreuses compromissions ; elle connait un peu partout à travers le globe un reflux majeur et semble devenir inaudible auprès des catégories populaires. Les motifs de se réjouir en ce début d’année 2025 ne sont certes pas nombreux. Mais il faut parfois quitter nos horizons connus pour observer d’autres expériences politiques et voir qu’un certain progrès est possible.

L’Uruguay, petit pays d’Amérique latine de moins de 4 millions d’habitants, coincé entre les deux géants brésilien et argentin, offre un visage plus rassurant sur bien des questions sociales et politiques. La gauche y fait son retour depuis les présidentielles de la fin 2024 et son candidat est désormais président de la République, Yamandu Orsi. Loin de nous l’idée de mythifier ce pays et de perdre en lucidité sur les difficultés que rencontre la nation uruguayenne, mais ces vingt dernières années ont été l’occasion de progrès significatifs en matière d’éducation et d’espérance de vie, sans compter le travail accompli en termes de droits pour les femmes.

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