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Les lecteurs d’Élucid ont voté pour rendre cet article gratuit. Date de publication originale : 25/05/2023

Derrière la baisse du chômage, magouilles statistiques et propagande

Une fois de plus, le gouvernement s’est félicité des derniers chiffres du chômage, qui apparaissent en baisse. En réalité, bien que la reprise de l'emploi soit réelle, celle-ci a été enjolivée par des interventions statistiques et s'avère bien moins réjouissante que ce qu’une lecture rapide des chiffres pourrait laisser penser. Par exemple, le nombre d'inscrits à Pôle emploi se situe toujours à des niveaux historiquement hauts, tout comme l’ancienneté moyenne au chômage. Pire, certains indicateurs semblent indiquer que la situation de l’emploi est en train de se retourner. L'évolution de la situation dans les prochains mois sera certainement décisive.

Graphe Économie
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publié le 15/06/2023 Par Olivier Berruyer
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Rappelons tout d'abord qu’en France, il existe plusieurs manières de définir un « chômeur » et donc de mesurer le chômage. Pôle emploi distingue ainsi cinq catégories de chômeurs, à la recherche de n’importe quel type de contrat (CDI, CDD, à temps plein, à temps partiel, temporaire ou saisonnier). La catégorie la plus utilisée dans le débat public est la catégorie A, qui désigne « une personne sans emploi, à la recherche de n’importe quel type de contrat, et tenue de rechercher activement un emploi ».

Selon Pôle emploi, en mars 2023, le nombre de chômeurs en « catégorie A » est en légère baisse. Le nombre de chômeurs au sens large (catégories A à E) a baissé de 0,4 %, soit 27 000 chômeurs. Le nombre d’intérimaires a quant à lui baissé de près de 4 500.

Si on observe de plus près la variation du chômage, on se rend compte que l’embellie se réduit de plus en plus.

L’évolution récente du chômage est assez étonnante : alors qu'il semblait se dégrader début 2022, sa baisse ne cessant de se réduire, il s'est étrangement amélioré au second semestre 2022. Il est difficile de savoir si cet étrange mouvement a été naturel ou causé par des interventions statistiques. Nous y reviendrons. Dans tous les cas, le chômage semble se dégrader de nouveau en 2023.

Si l’on considère l’ensemble des catégories définies par Pôle emploi, depuis trente ans, le nombre de chômeurs en France a augmenté significativement, particulièrement depuis la crise de 2008 : il est en effet passé de 4 millions à près de 7 millions d’inscrits en 10 ans, avant de retomber au niveau actuel de plus de 6 millions.

La seule « Catégorie A », dont on parle généralement dans les médias, comptabilise toujours 3 millions de chômeurs.

Manipulations statistiques

Les récents chiffres du chômage posent différents problèmes statistiques. Le premier saute aux yeux. Depuis 2004, un phénomène pernicieux s'est développé : on observe une forte décorrélation entre le nombre de chômeurs en Catégorie A – c’est-à-dire des « personnes sans emploi récent qui en recherchent un » – et le nombre de chômeurs selon la définition du BIT (Bureau International du Travail), utilisée pour les comparaisons internationales et sans cesse mis en avant par le gouvernement.

Jusqu’alors, le chiffre du BIT était très stable et représentait 80 % des chômeurs de catégorie A. Mais ces 15 dernières années, il a fortement fluctué, et est passé de 100 % à 73 %, ce qui fausse évidemment la lecture des chiffres du chômage.

Le BIT définit de façon plus restrictive les chômeurs comme des « personnes sans emploi, disponibles pour en accepter un rapidement ». Concrètement, ni les chômeurs en formation ou en maladie, ni les chômeurs proches de la retraite ne recherchant pas activement un travail, ne sont considérés comme chômeurs par le BIT.

Le BIT classe d’ailleurs la plupart de ces chômeurs dans ce qu’il appelle le « halo du chômage », c’est-à-dire des quasi-chômeurs, mais ce chiffre ne nous est quasiment jamais présenté par les grands médias. Il a pourtant augmenté ces dernières années. On constate également que le nombre de chômeurs découragés (par exemple un chômeur de 61 ans qui n’a pas de droits à indemnisation, et va donc cesser de chercher du travail) a fortement augmenté depuis 2020, compensant partiellement la baisse du chômage.

Si on observe l’évolution des chômeurs, des quasi-chômeurs et des découragés, on observe qu’il est globalement stable en moyenne depuis 2014, un peu en dessous de 4 millions de personnes. La réalité est donc bien loin de « l’objectif de plein emploi » que ne cesse d’agiter le gouvernement.

Dans les faits, l’évolution très favorable du taux de chômage « façon BIT » – que les médias présentent comme une réussite gouvernementale – n’a pas été suivie par une baisse aussi forte du taux de chômage « façon Pôle emploi ». La réalité est qu'un nombre croissant d'inscrits en catégorie A ne sont plus comptabilisés par la définition du chômage au sens du BIT.

Ainsi, en 2017, 44 % des inscrits en catégorie A à Pôle emploi n’étaient pas considérés comme chômeurs au sens du BIT. Ceci est en particulier lié aux politiques visant à pousser les chômeurs vers des formations et au vieillissement de la population active qui a multiplié les seniors sans emploi.

Exemple des différences de comptabilisation entre le BIT (« Chômage BIT = 2,6 M) et Pôle emploi (« CAT A » = 2,7 M).

Il n’est donc pas surprenant que nos dirigeants politiques préfèrent communiquer le taux de chômage du BIT, bien moins élevé, puisqu'il ne comptabilise pas une grande partie des chômeurs situés dans le halo du chômage ou considérés comme « inactifs ».

Le second problème statistique s’observe en 2022, avec une baisse du nombre de chômeurs en catégorie A qui ne correspond en rien à une baisse du chômage au sens du BIT. Ce phénomène est simplement lié à un retraitement statistique opéré par Pôle emploi, qui a basculé des dizaines de milliers de chômeurs de la Catégorie A, très scrutée, vers d’autres catégories, sans aucun impact sur le total des inscrits.

Pôle emploi évoque ainsi « une diminution cumulée de 75 000 demandeurs d’emploi en catégorie A, en augmentant d’autant le nombre de demandeurs d’emploi en catégories B et C », ce qui représente environ la moitié de la baisse du chômage de Catégorie A en 2022, sur laquelle le gouvernement n’a cessé de s’appuyer pour vanter l’efficacité de sa politique.

On remarque ainsi des discordances étonnantes entre les catégories. Depuis 2021, le nombre d’inscrits en Catégorie A a beaucoup baissé, mais pas celui en catégories B et C, qui sont pourtant proches (il s'agit de chômeurs ayant plus ou moins travaillé au cours du mois).

Ces étranges discordances d'évolution entre les catégories de chômeurs s'observent surtout depuis mi-2022. En comparant avec les périodes précédentes de forte baisse du chômage, en 2000 ou 2007, on remarque qu'à l’époque, les catégories A, B et C baissaient bien toutes ensemble. Cependant, en 2022, elles avaient des tendances opposées. Ce phénomène pourrait possiblement être un signe d'une plus grande précarisation de l’emploi en France.

Une baisse « pas si historique »

Ces manipulations statistiques posent un vrai problème, car l’INSEE utilise cette définition restreinte du BIT pour calculer le taux de chômage, que la plupart des médias et des dirigeants politiques reprennent. Récemment, le président Macron et la majorité se sont ainsi vantés que le « niveau du chômage » soit au plus bas depuis 40 ans, et que le « plein emploi est atteignable, plus proche que jamais ».

Source : Twitter

Ils ont été confortés par une grande presse unanime, qui, occupée à copier-coller la dépêche AFP, n’a pas expliqué le dessous des cartes :

Après, tout consiste à savoir quelle définition on donne du mot « chômage ». Si on considère le seul taux de chômage au sens du BIT, qui a atteint 7,1 % au 1er trimestre 2023, c’est vrai : il n’avait plus été atteint depuis 1982 :

On observe d’ailleurs que depuis 1982, le chômage oscille sans cesse entre 7 et 11 %, bien loin des 1 à 2 % du plein emploi. Rappelons donc que 1982, ce n’était pas le nirvana de l’emploi, mais une période où le taux de chômage était, déjà, un drame national...

Source : Le Monde

Emmanuel Macron semble ainsi confondre la situation actuelle avec les années 1950-1960 – mais il va falloir encore un « petit » effort pour diviser le chômage par 7 et arriver au plein emploi… Soulignons cependant qu’en mentant ainsi, il ne fait que rejoindre ses prédécesseurs au niveau de la faribole du « retour au plein emploi ».

Tract du PS de 1981 : « La politique du plein emploi »

Il faut quand même avoir une certaine vision de la parole publique pour oser parler de « plein-emploi » quand 6 millions de personnes sont toujours inscrites à Pôle emploi, dont 3 millions en Catégorie A.

Il est donc nécessaire de corriger les imperfections de la méthode du BIT, qui augmentent avec le temps en raison de la hausse de la proportion de chômeurs très âgés. Il suffit simplement de se baser sur les chiffres de Pôle emploi : avec la seule Catégorie A, le taux de chômage n’est alors plus de 7 %, mais plutôt de 10 %. Et si l'on prend tous les inscrits à Pôle emploi, on dépasse les 20 % ! 

Si, comme il est évidemment plus pertinent, on se réfère aux inscrits à Pôle emploi en Catégorie A, on constate donc qu’on ne se situe absolument pas à un plus bas de 40 ans, mais plutôt au niveau de 2011 et 2005, et bien au-dessus du niveau de 2008. Si on prend toutes les catégories de Pôle emploi, on est au niveau de 2014. Pas de quoi pavoiser donc...

D’ailleurs, si on rajoute les découragés et qu’on s’intéresse au seul secteur privé (la population de fonctionnaires titulaires étant peu touchée par le chômage), c’est probablement autour de 25 % des salariés du privé qui vivent ces situations de chômage ou quasi-chômage. Et c’est bien entendu sans parler des emplois précaires.

Au final, le niveau de chômage — qu’il soit mesuré par Pôle emploi ou le BIT — est donc assez proche du niveau enregistré à la veille de la crise de 2008.

« On nous a demandé de mettre en formation des milliers de personnes »

En creusant davantage, il apparaît que le chiffre de 7,1 %, tant vanté par le gouvernement, n'est peut-être pas anodin. En effet, si l'on considère que le taux de chômage au premier trimestre 2023 était de 7,1 % niveau de 1982 – alors le record précédent ne datait que de début 2008, avec 7,2 %. Et beaucoup d‘indices montrent que le gouvernement a mis une énorme pression pour tripatouiller les chiffres et atteindre ce record de 7,1 %. Le quotidien La Marseillaise a publié des témoignages édifiants :

« Il en va ainsi de la magouille. Les demandeurs d’emploi sont changés de catégories, permettant ainsi de gonfler artificiellement la baisse du chômage. "Il y a un effet de vase communicant qui fait que certains demandeurs d’emploi en catégorie A glissent vers les catégories B et C, pour une reprise partielle d’activité, souvent fragile, qui peut être intérimaire ou saisonnière", observe Ghislain Bonnichon, délégué syndical FO Pôle emploi Occitanie. "Ce phénomène atteint un certain paroxysme puisque aujourd’hui, on a quasiment atteint le record des catégories B et C en Occitanie".

Le même processus est observé avec les formations. "Certes le chômage a baissé", reconnaît Christelle Lara, secrétaire du FNU Pôle emploi Occitanie. "Mais il y a eu des transferts de catégories, avec un gros effort fait sur des formations. Entre septembre et mars, on nous a demandé de mettre en formation des milliers de personnes". De cette manière, une personne recherchant un emploi acceptant de passer une formation sort obligatoirement de la catégorie A. […]

"L’origine de la baisse de la catégorie A est uniquement liée aux transferts de catégories", confirme Ghislain Bonnichon. "Elle diminue d’elle-même par le phénomène de cessation d’inscription. Le plan Remobilisation a eu un effet édifiant sur la baisse du nombre de demandeurs d’emploi seniors – dont le nombre est important, au vu des difficultés à revenir à l’emploi. Ces seniors qui n’ont plus d’allocation se sont vus convoqués et reconvoqués régulièrement avec un phénomène d’usure très fort qui fait qu’ils se sont désinscrits. Ces gens se désinscrivent, car Pôle emploi n’est pas en mesure de leur proposer une situation de retour au travail, les entreprises ne les veulent pas". »

On peut observer les actions de ces politiques sur les chiffres de Pôle emploi. La baisse du chômage depuis quelques années est le résultat d’une baisse récente des entrées, et d’une relative stabilité des sorties, avec quelques pics haussiers récents. Mais l’écart entre les entrées et sorties diminue de plus en plus.

Sur longue période, on note que les entrées mensuelles à Pôle emploi sont passées de 400 000 en 1996 à 550 000 début 2023. Les motifs d’entrées (démissions, recherches de premier emploi, fins de contrat d’intérim ou de CDD…) n’ont pas varié dans de grandes proportions ces 25 dernières années.

Mais on a assisté à une énorme chute des entrées en 2021-2022. Pour en comprendre l’origine, il convient d’analyser un indicateur important : le taux d’emplois vacants, c’est-à-dire la proportion d’emplois (nouvellement créées, inoccupés ou occupés) pour lesquels des démarches actives sont entreprises pour trouver le candidat convenable. Il saute aux yeux que la situation est exceptionnelle : ce taux est près de 5 fois supérieur à sa moyenne 2003-2013 : près de 2,5 % des emplois sont vacants, soit 360 000, essentiellement en raison de difficultés à trouver un remplaçant.

C’est une des raisons avancées par le gouvernement pour justifier sa réforme régressive de l’assurance chômage, pour priver plus de personnes de revenus. Mais c’est peu convainquant : le phénomène ne cesse d’augmenter depuis 2015, période où le chômage était très élevé – et il le reste d’ailleurs toujours. Il est fort possible que ceci soit lié non pas à une « flemme » des chômeurs, toujours fantasmée, mais à un simple problème de manque de main-d’œuvre pour cause de problèmes de formation, au moment où les baby-boomers partent à la retraite.

Après la crise du Covid, au vu des difficultés de recrutement, de très nombreuses entreprises ont donc préféré ne pas se séparer d’employés, de crainte de ne pouvoir en retrouver à court ou moyen terme. C’est cela qui explique que les entrées à Pôle emploi sont tombées à un très bas niveau en 2021, ce qui a mathématiquement beaucoup joué dans la baisse du chômage. Mais on observe bien que ce phénomène est désormais terminé. La question qui se pose désormais est donc : combien de ces postes excédentaires les entreprises vont-elles garder à moyen terme ?

Tout comme le nombre d’entrées, le nombre de sorties de Pôle emploi a également progressé depuis 1996, passant de 350 000 à 560 000 actuellement.

On note une forte augmentation de la part des défauts d’actualisation dans le nombre de sorties : elles représentaient 90 000 personnes en 1996, soit moins de 30 % des sorties, contre 250 000 début 2023, soit 45 % des sorties.

La hausse des radiations administratives est également notable : entre 1996 et 2007, les radiations administratives de Pôle emploi ont été multipliées par 6, passant de 8 000 à 50 000 par mois. Elles fluctuent depuis entre 40 000 et 52 000 par mois, un maximum historique qu’elles viennent d’atteindre.

Cette forte augmentation des radiations et des défauts d’actualisation, même après la présidentielle 2022, confirme bien les actions menées pour embellir fictivement les chiffres du chômage pour leur faire atteindre le fameux seuil de 7,1 % « au plus bas depuis 40 ans ». Contrairement à la propagande gouvernementale, la situation de l’emploi, bien qu’en amélioration, n’est en rien radieuse.

Un nombre d’offres d’emplois élevé, mais insuffisant face au chômage de masse

Alors qu’en 2019, le nombre d’offres d’emplois collectées par Pôle emploi chaque mois oscillait autour de 280 000, il se situait autour de 340 000 en 2022, et vient d’atteindre un record historique à près de 400 000 offres. Il s'agit d'une des conséquences des problèmes actuels de recrutement.

Cependant, avec 15 fois plus de demandes que d’offres d’emploi, même si toutes ces offres étaient pourvues en un instant, il resterait toujours plusieurs millions de chômeurs en France.

Réalités statistiques

Il existe de vastes différences au niveau local : les départements du nord de la France et ceux du pourtour méditerranéen sont fortement frappés par le chômage, et plus encore ceux des départements d'Outre-mer.

Au niveau du chômage en fonction de l’âge, et compte tenu des grandes réserves précédentes sur les calculs selon les normes du BIT, on peut noter que la baisse du chômage concerne toutes les tranches d’âge, mais qu’elle a été plus prononcée chez les jeunes. Cependant, à plus de 15 %, le chômage des jeunes reste un vrai problème. On note aussi une hausse non négligeable du chômage des seniors, après une longue période de baisse.

Les jeunes ne constituent cependant qu’une faible partie du nombre de chômeurs. Les seniors, également surreprésentés, en constituent une part bien plus importante.

Concernant les seniors, rappelons que leur situation est souvent très difficile : une personne de 55 à 69 ans sur six est ni en emploi ni à la retraite, la plupart n’étant pas non plus au chômage faute de droits. À 60 ans, près de 5 % des personnes sont au chômage et près de 25 % en inactivité, dont la moitié pour raison médicale.

Au niveau du chômage en fonction de la catégorie socioprofessionnelle (CSP), on peut noter que la baisse concerne toutes les CSP, mais qu’elle a été plus prononcée chez les ouvriers non qualifiés. Cependant, à plus de 15 %, leur chômage reste également un sérieux problème. Par ailleurs, le taux de chômage des ouvriers qualifiés est très proche de celui des employés.

Rappelons aussi que les ouvriers et les employés représentent 45 % de la population active. Mais ces différences au niveau des taux de chômage font qu’ils représentent près de 70 % des chômeurs.

Terminons par une observation du chômage de longue durée, que nous avons étudié en détail il y a quelques mois dans cet article. Celui-ci n’a cessé d’augmenter entre 2009 et 2021. Une décrue a enfin lieu depuis 2 ans, mais elle reste insatisfaisante ; le nombre de chômeurs de longue durée reste en effet identique à celui de 2015.

Si l'on regarde l'évolution de la durée moyenne passée au chômage, on remarque qu'après être passée de 13 mois à 23 mois en l'espace d'une décennie, elle vient de baisser d'à peine 1 mois.

Ceci montre bien, là encore, la fumisterie du gouvernement qui tente de nous vendre « le meilleur taux de chômage depuis 40 ans ».

Cette notion de durée moyenne au chômage de 22 mois est aussi très importante, car elle influe fortement sur l’indemnisation. Rappelons que l’indemnisation au taux de 75 % est limitée à une durée variant de 18 à 27 mois selon l’âge (+ 15 à 22 mois de fin de droits). Ceci explique une partie de la baisse de la proportion de chômeurs indemnisés.

Rappelons enfin que la baisse récente du taux d’indemnisés s’explique aussi par les réformes régressives de l’assurance chômage impulsées par le président Macron.

Retournement en vue ?

Au niveau de la tendance récente, les chiffres du chômage semblent commencer à se retourner. Les chiffres de l’INSEE montrent que le halo du chômage recommence pour sa part à augmenter, et que le sous-emploi stagne désormais. Cela laisse à penser que nous sommes autour d’un point bas, et que le chômage devrait hélas recommencer à augmenter en 2023-2024.

En conclusion

Comme on le voit, l’analyse de la situation du chômage est complexe. Le chômage baisse, c’est vrai. Mais il baisse moins que ce que le gouvernement prétend, et de nombreux paramètres sont bien loin « des plus bas depuis 40 ans », quand ils ne demeurent pas à des niveaux toujours historiques.

Le niveau de cette baisse du chômage, dans un environnement économique peu glorieux, étonne beaucoup d’économistes. Nous consacrerons très prochainement un article dédié à cette question.

Enfin, la crise économique qui s’annonce commence à faire sentir ses premiers effets. Il est à craindre que les prochains chiffres soient nettement plus mauvais.

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